Ne dites pas aux amis de François Hollande qu’il prépare un retour, ils vous répondent que ce sont les socialistes qui retournent vers lui ! Si l'ancien chef de l'État devait diriger un courant du PS aujourd’hui, il l’appellerait certainement "Fierté et Lucidité". Ce sont pour les hollandais les deux piliers qui peuvent permettre aux socialistes de pouvoir prétendre revenir un jour aux responsabilités.
Satisfecit sur la situation économique. Autour de l’ancien président, critique du pouvoir actuel, on analyse la rentrée en regardant à la loupe la situation budgétaire par rapport au semestre 2017. Avec une conclusion : la croissance française à la fin du quinquennat précédant affichait un rythme trois fois supérieur à la croissance aujourd’hui. Idem pour les créations d’emploi et les investissements. Bref, le frein à la confiance est selon eux imputable aux choix budgétaires de l’exécutif depuis son élection.
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Un pragmatisme intact. C’est pourquoi les hollandais relèvent la tête et sont persuadés que les électeurs de gauche entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, qui ont voté pour l'ancien ministre de l'Économie à l'élection présidentielle, recherchent un leader de parti de gouvernement de gauche, capable de renouveler la social-démocratie. D’où le mantra de François Hollande : "L’ancien monde, c’est le mien, et il a de l’avenir." Il le dit d'ailleurs dans son livre qu'il a défendu tout l'été aux quatre coins de la France, Les Leçons du pouvoir. François Hollande applique toujours sa méthode : la situation gère la situation.
Pour continuer à organiser cette reconquête qui ne veut pas dire son nom, les socialistes doivent d'abord faire sans les générations englouties par le passé : celle des Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Aurélie Filippetti et autres, avec comme seuls survivants Bernard Cazeneuve et Stéphane Le Foll. Il y a ensuite celle des espoirs déçus, avec notamment Najat Vallaud-Belkacem et Myriam El Khomri, qui ont décidé de quitter la vie politique au printemps 2017.
Le retour de l'ancienne génération. Ce qui se prépare, c’est donc le retour de la génération de la première et seconde gauche, époque François Mitterrand et Michel Rocard. Un peu comme le film Le Grand bain, une comédie de Gilles Lellouche, dans lequel cinq hommes recherchent un nouveau sens à leur vie avec la natation synchronisée. Et chacun avec ses figures : comme l’ancien premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis, qui s’est mis à écrire une pièce de théâtre avec pour thème central l’influence en politique. il en profite pour glisser quelques piques au président actuel. On le voit : les socialistes hollandais, s’ils ne peuvent porter de coups à Emmanuel Macron, vont essayer de frapper les trois coups sur la scène politique.