La ministre des transports juge "dangereux" de faire croire que l’exécutif pourrait revenir sur l'ouverture des chemins de fer à la concurrence.
Le gouvernement est "déterminé" à mener sa réforme du système ferroviaire, a répété vendredi la ministre des Transports Elisabeth Borne, appelant une fois de plus à la concertation au lendemain d'une première grève à la SNCF et d'une manifestation des cheminots."Cette réforme, elle est indispensable", a déclaré la ministre sur LCI. "Je voudrais vraiment rassurer les cheminots : cette réforme, elle est faite pour améliorer le service public, et il n'y aura pas de service public fort sans une SNCF forte", a-t-elle affirmé. "Le gouvernement est décidé, et moi en particulier, à avancer dans la concertation", a-t-elle répété.
"Responsabilité commune". Interrogée sur un éventuel enlisement du conflit, avec la grève dure annoncée à partir du 3 avril, Elisabeth Borne a affirmé qu'elle "ne (pouvait) pas se placer dans cette perspective". "Utilisons à plein ces dix jours pour avancer dans la discussion, pour rassurer les cheminots, pour trouver des réponses et pour préparer la loi qui sera discutée prochainement au Parlement", a-t-elle lancé. "Arrêtons d'agiter des peurs !" "Je m'adresse vraiment aux organisations syndicales pour leur dire que notre responsabilité commune, c'est dans la concertation, dans la négociation, d'apporter des réponses aux questions."
Mettre fin à l'embauche au statut. La ministre a jugé en particulier "dangereux" de faire croire qu'on pourrait revenir sur l'ouverture des chemins de fer à la concurrence, entérinée sous le précédent quinquennat : "elle a été décidée. Le sujet, c'est comment on s'y prépare." Elle a aussi rappelé son objectif de mettre fin à l'embauche au statut de cheminot. Remarquant que la journée d'action dans la fonction publique rassemblait jeudi plusieurs protestations diverses sur les salaires, les effectifs on les conditions de travail, Elisabeth Borne a dénoncé des arrière-pensées : "On voit qu'il y a une volonté de certains syndicats ou mouvements politiques de faire un amalgame entre tous ces sujets et (...) il y a vraiment une volonté de récupération politique, avec l'idée de rejouer le troisième tour de l'élection présidentielle", a-t-elle affirmé.