Invité de "Punchline" sur Europe 1 et CNews, Éric Zemmour, a estimé qu'il y a un "affrontement de civilisation" avec Emmanuel Macron. Pour le polémiste, le président "veut dissoudre la France dans l'Europe et l'Afrique" et poursuit "une chimère" dans le dossier de "l'autonomie de la stratégie européenne".
Il se pose en challenger. Crédité de 17% d'intentions de vote selon un sondage Harris Interactive publié mercredi, Éric Zemmour s'attaque à Emmanuel Macron. Invité de Punchline, l'écrivain, qui n'est toujours pas officiellement candidat à la présidentielle de 2022, serait donc qualifié pour le second tour de la présidentielle. Fort de cette popularité croissante, le polémiste en profite donc pour s'attaquer directement à celui qui serait, théoriquement, son adversaire. "Emmanuel Macron veut dissoudre la France dans l'Europe et l'Afrique, moi je ne veux pas", a-t-il notamment lâché.
"Fermer les frontières si nécessaire"
"On n'a pas la même vision de la France, de la modernité, de l'histoire de France même. Emmanuel Macron, c'est l'homme de la mondialisation heureuse, il pense qu'il ne faut jamais fermer les frontières, qu'il n'y a pas de problème d'immigration, il a dit pendant sa campagne qu'il n'y a pas de culture française, que la France doit déconstruire son histoire…" a-t-il énuméré. Une vision du monde qui tranche radicalement avec celle d'Éric Zemmour qui souhaite "fermer les frontières si nécessaire". "Je veux arrêter les flux migratoires, je ne veux plus de 275.000 entrées légales par an sur le territoire, et 400.000 en tout avec le droit d'asile. Oui, je veux arrêter ça, surtout venant d'une civilisation très éloignée de la nôtre."
La "chimère" de "l'autonomie de la stratégie européenne"
Continuant sur le même ton, Éric Zemmour estime ensuite qu'Emmanuel Macron "poursuit une chimère" dans le dossier de "l'autonomie de la stratégie européenne". "Les Français, et lui en particulier, sont les seuls à le croire [à la défense européenne, ndlr]", avance le polémiste. "Pour tous les autres, la défense européenne s'appelle l'OTAN et l'armée qui défend l'Europe s'appelle l'armée américaine. Et le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il veut à toute force faire une défense européenne au nom de ses chimères idéologiques, quitte à sacrifier l'armée française, quitte à sacrifier l'industrie de défense française."
Pour étayer ses propos selon lequel Emmanuel Macron "se soumet aux États-Unis et sacrifie la politique étrangère française", Éric Zemmour prend en exemple l'affaire du siège de la France au conseil de sécurité de l'ONU. Le 22 septembre dernier, le quotidien britannique The Telegraph affirmait que la France serait prête à mettre à disposition de l'Union européenne son siège. Une information rapidement démentie par la présidence. Mais Éric Zemmour n'y "croit pas une seconde". "Il a fait ce qu'on appelle un ballon d'essai pour voir les réactions", croit-il savoir. "Moi je vous dis ma réaction, ça serait un scandale, il serait un criminel contre la France."
Zemmour "un ennemi politique" pour LREM
De son côté, LREM n'a pas attendu le dernier sondage pour commencer son combat contre Éric Zemmour. Réunis à Avignon ce week-end devant quelque 4.000 militants à l'occasion du campus LREM, certains Marcheurs de premier plan ont qualifié le polémiste d'"aventurier du repli, du rejet, du racisme", et l'ont accusé d'être "en délire permanent". "C'est un ennemi politique, nous devons le considérer comme tel et nous devons le combattre", a par exemple exhorté le patron des députés LREM, Christophe Castaner. "Non Monsieur Zemmour, il ne suffit pas de citer Talleyrand tous les trois phrases pour faire de vous un homme d'État", a pour sa part raillé Olivier Véran. Quant au délégué général adjoint de LREM, Jean-Marc Borello, il a alerté contre "l'arrivée de la peste brune".