Florian Philippot a accusé dimanche Emmanuel Macron d'incarner "l'ancien monde" politique et la "régression", plaidant à nouveau pour sortir la France de l'UE, responsable à ses yeux de l'immigration et "pire ennemie de l'environnement". "Monsieur Macron ce n'est pas le nouveau monde, mais c'est l'ancien monde, en pire", a estimé le président du parti les Patriotes et ancien bras droit de Marine Le Pen, lors de sa rentrée politique à Forbach, en Moselle, pour lancer sa "bataille" des élections européennes.
"Le camp qu'il défend, et celui qu'il veut défendre dans les élections à venir, c'est en réalité le vieux système qui est au pouvoir depuis des décennies". Il a qualifié à cet égard de "provocation [...] presque risible" l'hypothèse d'une nomination de l'ancien militant écologiste Daniel Cohn-Bendit au ministère de la Transition écologique pour remplacer Nicolas Hulot, démissionnaire.
La question migratoire. Alors que le président français se présente comme le représentant en Europe du camp des "progressistes" face à celui des "nationalistes", Florian Philippot l'a accusé de "régression" sur la question migratoire. "Qu'y a-t-il de progressiste à vouloir encourager des milliers d'hommes et de femmes à tenter le péril mortel d'une traversée de la Méditerranée ? À vouloir entasser ensuite ceux qui parviennent dans notre pays dans des campements insalubres ? À encourager l'insécurité, le communautarisme, à excéder nos compatriotes qui n'avaient rien demandé ? C'est ça, le progrès à la sauce Macron? Pour moi, c'est la régression", a fustigé Florian Philippot.
Sortir de l'UE. Le chef des Patriotes, jeune parti de quelque 8.000 adhérents fondé en septembre, a souligné "l'absolue nécessité (de) sortir" de l'UE qui "fait et prévoit tout pour augmenter sans cesse l'immigration" et est la "pire ennemie de l'environnement". Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini "est déjà en train de perdre ses petits combats quand il accepte finalement de faire accoster les bateaux (de migrants, ndlr) qu'il prétendait refuser", selon le militant souverainiste.
L'eurodéputé a déploré "le poids des lobbys chimiques" et réclamé un "New Deal écologique". Il a aussi prôné un "patriotisme économique" en échange duquel il a promis une hausse de 25% du Smic en cinq ans. Mais Florian Philippot a très peu utilisé cette fois le terme "Frexit", une manière de se distinguer de la petite formation concurrente de François Asselineau, l'UPR, dont c'est le mot d'ordre.
Un mouvement fragile. L'Union populaire républicaine comme les Patriotes est créditée de seulement 1% aux élections européennes dans les sondages. Ce scrutin sera décisif pour l'avenir du nouveau parti, qui ne dispose de ce fait d'aucune aide financière publique et qui a subi en juillet le départ de Sophie Montel. L'eurodéputée avait dénoncé la "divine solitude" de Florian Philippot et "l'aspect dysfonctionnel" du mouvement.