Pour la première fois, Emmanuel Macron s'engage à recevoir un groupe de gilets jaunes

Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture. 2000*1000
Le chef de l'Etat a été interpellé par cette femme sur la réforme des retraites, le Ric ou encore les violences policières. © Europe 1
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avec Jean-Rémi Baudot et AFP
En marge de sa visite du Salon de l'Agriculture, Emmanuel Macron a été interpellée par une femme se disant "gilet jaune". Le chef de l'Etat s’est engagé à la recevoir, ainsi que d'autres membres du mouvement, à condition que soit mis en place un groupe "structuré".

Emmanuel Macron a promis samedi de recevoir un groupe de "gilets jaunes", ce qui serait une première, lors d'un vif échange au Salon de l'Agriculture avec une femme l'interpellant sur les retraites, le Référendum d'initiative citoyenne (RIC) et les violences policières. Quelques instants plus tard, Eric Drouet, l’une des principales figures médiatiques du mouvement à la chasuble fluo, a également tenté d’interpeller le chef de l’Etat. Tout vêtu de noir, le "gilet jaune" a cependant été expulsé par des policiers du Salon, sans avoir réussi à approcher Emmanuel Macron.

 

"Des gens qui sont devenus extraordinairement agressifs"

Interpellé par cette femme sur les violences policières, le chef de l'État a souligné que "personne ne s'engageait dans les forces de l'ordre pour être agressif". "Dans les zones urbaines, c'est très tendu, il faut se mettre à la place des policiers", a-t-il ajouté. "Ça fait 67 samedis que je suis mobilisée, j'ai vu tomber des amis, je me prends des grenades de désencerclement, je vis la guerre tous les samedis", a expliqué cette femme. "C'est parce qu'il y a des gens qui sont devenus extraordinairement agressifs", lui a répondu Emmanuel Macron, proposant "d'arrêter de sortir manifester comme ça".

"Je ne crois pas qu'il y ait tant de monde que ça dans la rue. Parfois aussi, vous êtes en colère sur des choses qui ne sont pas vraies", a-t-il encore commenté.

"Je vous reçois sans problème"

"Vous ne recevez pas les gilets jaunes", lui a aussi reproché cette femme. "Vous me structurez un groupe et je vous reçois sans problème, moi je suis pour le dialogue. On se prend une heure et on discute", lui a répondu le chef de l'État qui, tout au long de cette crise, n'a jamais reçu de groupe de gilets jaunes à l'Elysée. "Je suis quelqu'un d'engagement, j'écoute, je corrige quand je fais des erreurs, je sais que tout le monde en fait, dans la vie personne n'est parfait, mais quand les gens se battent avec des fausses idées j'ai le droit de les défendre", a-t-il encore plaidé.

Concertant les retraites, Emmanuel Macron a défendu sa réforme et s'est dit prêt à "faire un grand débat" sur la question. Quant au RIC, une des revendications phare des "gilets jaunes", le locataire de l’Elysée a rappelé qu'il n'avait "jamais été favorable au référendum d'initiative populaire", mais plutôt à une baisse du seuil du référendum d'initiative partagée mis en place par Nicolas Sarkozy. Pour cela, "il faut changer la Constitution et ce n'est pas moi tout seul qui peux le faire", a-t-il dit.