Face à Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez veut être le porte-parole de la "France oubliée". Dans les colonnes du Journal du dimanche, le patron des Républicains reproche au président de la République d'oublier "ceux qui ne sont rien".
"Cette France oubliée se vengera". "Jamais président de la République n'aura été assis sur une telle faille sociologique", attaque d'entrée Laurent Wauquiez. "Deux France sont en train de s'opposer : celles des gagnants de la mondialisation et celle qui n'en perçoit pas les bénéfices". Selon le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, "Emmanuel Macron parle à la 'start-up nation', mais il oublie ceux 'qui ne sont rien', selon ses propos".
Et Laurent Wauquiez de prévenir : "Cette France oubliée se vengera". "Le financement du modèle social, qui représente 56% du PIB, pèse essentiellement" sur les classes moyennes, alerte-t-il encore. "Elles ont le sentiment de payer toujours plus pour un système dont elles ne bénéficient plus".
"La pression communautariste n'a jamais été aussi forte". Alors que LR organisait samedi un conseil national consacré à l'Europe, à Menton, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy attaque Emmanuel Macron sur tous les fronts. S'il approuve les réformes du travail et de la SNCF, Wauquiez accuse notamment l'hôte de l'Elysée de ne pas en faire assez "face à l'islamisme radical", alors que "la pression communautariste n'a jamais été aussi forte". Mettant en garde contre "un travail rampant du salafisme dans notre pays", il fustige les "élites politiques" qui "ne comprennent pas ce qui se passe dans les profondeurs du pays".
Sur l'Europe, Laurent Wauquiez appelle "à une refondation totale de l'UE, l'arrêt de tout élargissement", et à "faire de la gestion de la vague migratoire massive la priorité des cinq ans qui viennent".
Wauquiez attaque "le machiavélisme" de Macron. Alors que le patron de LR reste bas dans les sondages, mais que les études d'opinion montrent un scepticisme croissant des Français à l'égard de l'exécutif, Laurent Wauquiez l'affirme : "il faut souhaiter que je réussisse". "Si nous ne créons pas d'alternative crédible, les Français iront chercher Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, et nous jouerons l'avenir de notre pays à la roulette russe", s'alarme-t-il, critiquant "le machiavélisme" de la politique d'Emmanuel Macron : "faire en sorte qu'entre En marche et les extrêmes, il n'y ait rien".