Alors que l'affaire Fillon fait la Une de l'actualité depuis quelques semaines, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) s'inquiète de ses conséquences sur le temps de parole des candidats. Dans un communiqué diffusé mercredi, le gendarme du petit écran se dit "préoccupé" alors qu'il a constaté "que la part des temps de parole et d’antenne de François Fillon était anormalement élevée".
Rattraper l'équité du temps de parole. Depuis le 1er février et jusqu'au 19 mars, les médias doivent en effet veiller à l'équité du temps de parole et du temps d'antenne entre les candidats déclarés ou présumés. Or, l'importance prise par l'affaire Fillon a créé un important déséquilibre. Et si le CSA explique être "conscient des circonstances particulières de la couverture médiatique de la campagne de ce candidat", il est "préoccupé de la possibilité pour les autres candidats de bénéficier d’ici la fin de la période d’une exposition équilibrée". Il demande donc "instamment" aux radios et télévisions d'y veiller.
Cette équité concerne à la fois le temps de parole des candidats, mais aussi de leurs soutiens, et des chroniques ou sujets qui parlent d'eux, sauf s'ils sont explicitement défavorables. Ainsi dans l'affaire de Penelope Fillon, seuls les sujets qui ne sont pas explicitement défavorables au candidat de la droite ont été comptabilisés.
Les candidats s'énervent. En fin de semaine dernière, Benoît Hamon s'était déjà énervé de l'importance prise par l'affaire Fillon. "Je n’en peux plus des affaires de François Fillon. Ça suffit, on ne parle plus que de cela. Je vais en Bretagne parler des déserts médicaux, des services publics locaux qui disparaissent, on me parle de François Fillon", déplorait le candidat du Parti socialiste vendredi.