Pour 1,3 million de Français, le premier tour des élections législatives a lieu dès samedi ou dimanche. Ces électeurs installés à l’étranger bénéficient en effet d’un vote anticipé, qui s’explique avant tout par des conditions de vote différentes de celles de leurs compatriotes de la métropole ou de l’outre-mer. Les situations géographiques, souvent marquées par de très grandes distances, rendent nécessaire un laps de temps plus long entre le premier et le second tour.
- Un vote samedi pour le continent américain, dimanche ailleurs
Les électeurs français installés sur le continent américain devront voter samedi 3 juin. Ce sera dimanche pour les autres expatriés. Pour le second tour, le scrutin aura lieu le 17 juin pour les Français installés en Amérique, le 18 juin pour les autres, soit le même jour que la métropole et les outre-mer.
- Pourquoi un vote anticipé ?
Si les Français établis hors de France votent plus tôt, c’est pour laisser deux semaines entre les deux tours. D’abord parce que les dépouillements peuvent être plus longs. Les résultats devront être envoyés en France pour validation par les autorités. Ensuite pour laisser aux candidats qualifiés le temps d’expédier aux électeurs leurs professions de foi. Un exemple : les candidats de la 11ème circonscription devront faire parvenir leurs courriers aux électeurs installés entre l’Ukraine à la Nouvelle-Zélande. Pas simple.
- Trois manières de voter
Pour les électeurs expatriés, trois façons de voter s’offrent à eux : le déplacement au bureau de vote, parfois situé à des centaines, voire des milliers de kilomètres de leur domicile, la procuration ou le vote par correspondance. Pour ce dernier mode, il fallait toutefois en faire la demande avant la mi-avril. Selon Le Parisien, ils sont 119.000 électeurs à avoir effectué les formalités nécessaires. C’est notamment pour ces votes par correspondance que le dépouillement sera le plus long.
Un temps envisagé, le vote électronique avait finalement été abandonné en mars, suite à une décision du ministre de l’Intérieur de l’époque, Matthias Fekl, par crainte des hackers qui auraient pu influer sur les résultats.
- 11 sièges à pourvoir
Actuellement, cinq des 11 circonscriptions de l’étranger sont détenues par le PS, quatre par Les Républicains, une par l’UDI et une par Europe Ecologie-Les Verts. Cette situation devrait profondément changer après le 18 juin. D’abord parce qu’il est possible, sinon probable, que le Parti socialiste n’en remporte cette fois aucune. Axelle Lemaire, l’ex-ministre chargée du Numérique, sortante dans la troisième circonscription, celle de la Grande-Bretagne et de l’Europe du Nord, pourrait devenir le symbole de la déconfiture socialiste.
La grande question sera de savoir combien de ces circonscriptions La République en marche sera en mesure de remporter. Des résultats du premier tour pourraient être connus avant le 11 juin en métropole et donneraient ainsi, avec les réserves de rigueur liées à cet électorat – un FN traditionnellement faible, une droite plus forte – de précieuses informations sur les scrutins à venir.
EN DIRECT : le 1er tour des élections législatives 2017, le 11 juin sur europe1.fr