Les adversaires du mariage homosexuel ont été "humiliés" lors du quinquennat de François Hollande car on ne leur a pas suffisamment "parlé", juge Emmanuel Macron dans une interview publiée jeudi par l'Obs. Le candidat à la présidentielle a précisé dans la soirée à Causette, lors d'une interview en direct sur le compte Facebook du magazine, qu'il était "favorable à la loi sur le mariage pour tous. Je la protégerai et la défendrai" alors que "d'autres candidats veulent la remettre en cause", a-t-il assuré.
En revanche, il a regretté "la méthode" employée au moment du passage de cette loi. "Il fallait aller vite et ne pas laisser s'installer une espèce de débat qui a clivé profondément la société et a donné le sentiment à une partie qu'ils n'étaient pas entendus. C'est uniquement ce que j'ai ici voulu dire". "Je suis pour le débat (...) mais là, ce n'était pas le débat, c'était une conflictualité", or, "on ne peut pas construire l'avenir sur des clivages qui soient mémoriels ou sur des fractures identitaires", a-t-il ajouté.
"Il ne faut jamais humilier, il faut parler." "Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d'ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes", déclare le candidat à la présidentielle dans son long entretien à L'Obs, essentiellement consacré à son parcours intellectuel et culturel. "C'est ce qui s'est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là. Il ne faut jamais humilier, il faut parler, il faut 'partager' des désaccords. Sinon des lieux comme le Puy-du-Fou seront des foyers d'irrédentisme", affirme-t-il à l'hebdomadaire de gauche.
Dans l'Obs également, il défend le bien fondé du dialogue avec des figures de la droite nationaliste comme l'homme politique Philippe de Villiers -à l'origine du développement du parc d'attractions historiques du Puy-du-Fou en Vendée- ou le polémiste Eric Zemmour. "Je suis en désaccord total avec le politique (Philippe de) Villiers, mais j'admire l'entrepreneur culturel. Je suis également en désaccord avec Zemmour. Mais ce sont des gens avec qui je parle", dit Emmanuel Macron.