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Juline Garnier , modifié à
Dans cette campagne d’entre-deux tours, les candidats se rendent coup pour coup. Marcel Gauchet, figure intellectuelle et philosophe est l'invité de Sonia Mabrouk ce mercredi matin. Au micro d'Europe 1, il partage son analyse sur le quinquennat d'Emmanuel Macron. Pour l'historien, l'échec de son mandat est le manque de "réponse au malheur des Français".
INTERVIEW

Au micro de Sonia Mabrouk, le constat du philosophe Marcel Gauchet est clair : ce n'est pas parce qu'on a des chances d'être réélu qu'on a réussi le précédent quinquennat.

Pour lui, l'élection présidentielle "ce n'est pas la Coupe d'Europe de football. Il ne s'agit pas de gagner, il s'agit de gagner pour quelque chose. […] Emmanuel Macron reste le candidat le plus plausible à sa succession. Mais [son] échec, c'est la réponse au malheur français dont Marine Le Pen se trouve être la porte parole", argumente l'historien.

"Un grave problème de régime"

Selon Marcel Gauchet, les Français se trouvent dans une situation de blocage politique typique. "Quand une société politique n'est plus capable de traiter les difficultés qu'éprouvent la moitié de sa population, il y a un grave problème de régime. Je crois qu'on arrive à une situation de remise en question, y compris de nos institutions", détaille-t-il.

 

Et cette situation explique la montée fulgurante de forces politiques comme Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, dont les partis détiennent une "représentation misérable au Parlement, alors qu'ils ont représenté globalement une majorité si on additionne leurs forces".

Un manque de réponse des institutions

Pour le philosophe, il y a une crise institutionnelle, mais qui reste latente. "Il n'y a pas de dysfonctionnement qui bloque le fonctionnement des institutions comme on a pu le vivre dans d'autres situations. Mais c'est une crise morale des institutions. Elles ne sont pas aptes à résoudre les problèmes éprouvés par une partie très importante de la population, qui est presque au bord de la majorité", explique Marcel Gaudet.

Une crise moderne donc, qui explique le manque de réponse des institutions.