En convoquant ses troupes à Fréjus à l'occasion des Estivales Marine Le Pen, la présidente du FN entend bien faire taire les voix dissonantes au sein de son parti. Mais à quelques mois de l'échéance présidentielle, elle place aussi ses premières banderilles à l'encontre de ses potentiels rivaux pour 2017. Samedi, c'est l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, défenseur d'une immigration choisie lors de son passage à l'Elysée, qui s'est retrouvé sous le feu des critiques.
Un décalage entre le Sarkozy candidat et le Sarkozy au pouvoir, selon Marine Le Pen. Marine Le Pen lui a reproché d'avoir été "le promoteur d'une immigration massive, d'un laxisme total ou d'un communautarisme ravageur", soulignant des contradictions entre le discours du candidat Les Républicains et ses actes lors de son passage à l'Elysée. Selon elle, "à chaque élection, Nicolas Sarkozy a montré de lui une image de fermeté, d'autorité sur l'immigration. En réalité, à chaque fois qu'il a été en situation, comme ministre de l'Intérieur ou président de la République, il a été le promoteur d'une immigration massive, d'un laxisme total, d'un communautarisme ravageur, d'une discrimination positive qui est à l'encontre des valeurs de la République française, d'un effondrement des moyens police, de la gendarmerie, du refus de respecter la parole du peuple."
Retour sur la polémique du traité de Lisbonne. Jeudi soir, sur France 2, Nicolas Sarkozy avait jugé que Marine Le Pen n'avait "aucune expérience, aucun allié. Il suffira qu'elle demande quelque chose pour que la totalité des autres le refusent". Qu'importe pour Marine Le Pen, qui a rétorqué à distance que "le plus grave, si on doit faire une hiérarchie, c'est le viol de la volonté du peuple français quand il a dit non à la Constitution de 2005 et quand Sarkozy a imposé, avec la complicité du PS, le traité de Lisbonne, ces règles qui empêchent le peuple français de se protéger".
La primaire à droite, un "combat de coq" et une "guerre des egos". Pour ne pas faire de jaloux au sein du parti Les Républicains, et aussi décrédibiliser certains des candidats à l'investiture à droite qui reprendraient les thèmes de campagne du FN, Marine Le Pen s'est également attaquée aux adversaires de Nicolas Sarkozy dans la primaire. Pour elle, les ténors de la droite "sont engagés les uns les autres dans des primaires qui sont des combats de coqs symbolisés par la violence, les agressions personnelles, la bataille des egos, le sentiment que les idées sont reléguées au second plan et que les préoccupations des français sont reléguées au dixième plan".