Le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites semble se préciser. Il pourrait être annoncé mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, selon des informations du Journal du Dimanche. De fait, face aux dizaines de milliers d'amendements déposés, notamment par la France Insoumise, l'examen du texte piétine et semble largement compromis au vu du laps de temps qui lui a été accordé. "Avec le 49.3, le perdant c’est la démocratie. Dans ce mode de système-là, on sape l’utilité même des parlementaires", a toutefois voulu alerter au micro de Bernard Poirette dimanche, dans la matinale d’Europe 1, Nicolas Turquois, député MoDem et co-rapporteur de la réforme des retraites.
L'élu reconnaît toutefois que l'opposition mène la vie dure à la majorité sur ce texte, donnant parfois à l'hémicycle des allures de "cours d'école" ou de "film de série B", selon lui. "Une partie de l’opposition est présente et essaye vraiment de faire avancer les choses. Mais les stratégies des un empêchent le débat démocratique des autres", explique le député de la Vienne. "Les Républicains ont fait un travail d’opposition classique, de fond, et argumentent. Et puis il y a la France insoumise et le groupe communiste, qui sont très en verve sur ce sujet-là. Ils sont dans une stratégie de suppression de chaque alinéa. Par exemple, ils font changer le mot 'universel' par 'inéquitable'. Ce sont des blagues à répétition", déplore-t-il.
Le 49.3, une "arme" à disposition du gouvernement
"Quand on commence à rentrer sur le fond on avance, parce que sur le fond on peut démontrer les choses. On peut renvoyer à l’opposition le fait que le projet est construit", assure toutefois Nicolas Turquois, qui veut croire que les débats pourront venir à bout en trois semaines des quelque 35.000 amendements déposés. Mais si les discussions s'enlisent, l’exécutif pourrait toutefois vouloir passer en force. "L’opposition nous renvoie en permanence au 49.3. Ça fait parti des armes possibles à la disposition du gouvernement", reconnaît le co-rapporteur. "C’est une prérogative de l’exécutif. Les députés de la majorité, dans ce cas-là, seront les derniers informés."