Y a-t-il un phénomène croissant d'insécurité en France, comme le laissent entendre de nombreux responsables politiques depuis plusieurs semaines ? Ce sujet divise jusqu'au sein du gouvernement, entre d'un côté Gérald Darmanin et de l'autre Éric Dupond-Moretti. Les deux ministres s'opposent sur le diagnostic de la situation sécuritaire actuelle et sur les réponses à y apporter. Pour Frédéric Péchenard, vice-président Les Républicains de la région Île-de-France et proche de Nicolas Sarkozy, "vous ne pouvez pas conduire la lutte contre l'insécurité avec le 'en même temps'".
Darmanin "sur l'accélérateur"
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé fin juillet "l'ensauvagement d'une partie de la société". Sur Europe 1, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, avait récusé début septembre l'emploi de ce terme, "qui développe le sentiment d’insécurité". "Vous ne pouvez avoir Gérald Darmanin qui appuie sur l'accélérateur et le ministre de la Justice qui appuie sur le frein en même temps", affirme Frédéric Péchenard au micro de Julian Bugier dans Europe Soir mercredi.
Celui qui a conduit plusieurs campagnes électorales avec Gérald Darmanin salue par ailleurs l'action et l'attitude du ministre de l'Intérieur. Tout en adressant une mise en garde à l'ensemble de l'exécutif : "Un homme seul ne peut pas faire grand-chose et ça dépendra de la politique sécuritaire du gouvernement", prévient l'ancien directeur général de la police nationale, qui refuse par ailleurs de nommer Éric Dupond-Moretti.
Sarkozy, recours pour 2022 ?
S'il connaît et "aime bien" Gérald Darmanin, Frédéric Péchenard en profite pour se mettre dans son costume de ministre de l'Intérieur : "La première chose que je ferais est de préparer une grande loi de programmation pour augmenter les moyens de la police et de la gendarmerie", explique-t-il. "Il faut que les hommes aient les moyens de travailler, pour restaurer l'autorité de l'État."
Quant à l'horizon politique de la droite pour l'élection présidentielle, Frédéric Péchenard souhaite que Nicolas Sarkozy puisse être le candidat de son camp, aujourd'hui divisé. Battu au premier tour de la primaire en 2016, l'ancien chef de l'État de 2007 à 2012 peut-il être un recours ? "J'espère", répond laconiquement son ami.