Le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent a expliqué dimanche le refus des cadres communistes de se rallier à la candidature présidentielle de Jean-Luc Mélenchon par "l'exaspération" que suscite le leader de "la France insoumise".
Des insultes qui passent mal. "Malheureusement, je pense qu'il y a une exaspération d'une partie des communistes devant les portes claquées et les mots parfois un peu cinglants de Jean-Luc Mélenchon y compris à notre égard", a déclaré Pierre Laurent sur France Inter, au lendemain du refus de la Conférence nationale du PCF de soutenir cette candidature comme il le préconisait. "Ils ont le sentiment parfois que Jean-Luc, au lieu de nous aider dans cette tâche (d'union à gauche), la ralentit plutôt, voilà ce qui provoque le débat chez les communistes, et chez certains d'entre eux l'idée que peut-être la voix du parti communiste pour faire prévaloir ce rassemblement n'est pas assez entendue et qu'une candidature du parti communiste permettrait de le faire avec plus de force", a-t-il développé.
La piste Montebourg. Il y a une dizaine de jours, Mélenchon avait été cité dans Le Point traitant les communistes d'"abrutis", ce que le leader de la France Insoumise avait fermement démenti. Mercredi, Mélenchon s'était interrogé sur l'inclination prêtée à des responsables communistes de se rallier à l'ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg : "Je finis par soupçonner que son principal talent à leurs yeux me concerne : lui ce n'est pas moi", écrivait-il au sujet de Montebourg. "Et quand 'N'importe qui sauf Mélenchon' est la ligne officielle, on se retrouve vite à manger des pierres faute de bon pain".
Interrogé sur l'hypothèse d'un soutien à Arnaud Montebourg, Pierre Laurent est resté dimanche très prudent, expliquant que le parti multipliait les rencontres "avec toutes les forces de gauche", y compris les "frondeurs" socialistes et les écologistes. Arnaud Montebourg, lui, a de nouveau prôné samedi l'"union des gauches". Une semaine plus tôt, il s'était dit prêt à faire l'union avec le PCF dès le premier tour et avait dénoncé la "radicalité" de Jean-Luc Mélenchon.