François Hollande mise sur l'Euro de football et les Jeux Olympiques. "Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre", disait Pierre de Coubertin. Pour vaincre la peur, la fatigue et la difficulté auxquelles fait face François Hollande, l'Euro de football en juin et la candidature de Paris aux JO en 2024 sont des moteurs indispensables.
Le 29 mars à l’Insep, 2.000 personnes parmi lesquelles des patrons, des sportifs ou des personnalités de la culture se retrouveront pour lancer l’Euro et mettre un coup de projecteur sur la candidature de Paris au JO. Il y sera notamment quantifié ce que ces événements pèsent en termes de création d’emplois et de croissance économique.
Une stratégie qui dérange. Mais à l'Elysée, on a conscience que placer François Hollande en première ligne pour porter la candidature de Paris aux JO 2024 n'est pas forcément la stratégie la plus porteuse. "Si on a perdu lors des précédentes candidatures, explique-t-on au Palais, c'est parce que les politiques les fois précédentes étaient trop en avant". Bertrand Delanoë qui avait porté la candidature pour les JO 2012 appréciera. Dès lors, la stratégie de François Hollande est de rester en retrait et de mettre les sportifs en avant. Teddy Riner, Tony Parker, Renaud Lavillenie et Tony Estanguet, bien sûr, ont déjà commencé à endosser ce rôle d'ambassadeurs.
Faire adhérer tous les Français. La clef est aussi de susciter l’adhésion de l’opinion publique, pas seulement des Parisiens mais de tous les Français. Le CIO va lancer des sondages fin 2016 dans les quatre pays candidats, l'Italie avec Rome, les États-Unis avec Los Angeles, la Hongrie avec Budapest et donc la France à Paris. Sans adhésion populaire, la candidature française souffrira d'un handicap sérieux. On peut même considérer que sous les 50% de soutien de la population, elle sera fortement compromise. C’est d’ailleurs parce que les Allemands n’étaient pas derrière le projet qu’Hambourg a finalement laissé tomber.
François Hollande n’est donc pas l’ambassadeur le plus populaire, il n’est pas en première ligne, mais il compte sur l’enthousiasme des JO, comme d’une éventuelle victoire des Bleus à l’Euro, pour sortir de la dépression ambiante, dont il est aux yeux des Français le principal responsable.