Le président de la République François Hollande "a eu bien raison" de présenter ses excuses après ses propos contre la justice, a estimé vendredi le Premier ministre Manuel Valls, en visite à Québec, jugeant qu'il "fallait calmer le débat".
"Il fallait calmer le débat". Interrogé en marge des 19e Rencontres alternées des Premiers ministres de France et du Québec, sur les "regrets" de François Hollande après ses critiques contre la justice citées dans un livre, Manuel Valls a dit que "le président de la République (était) le garant des institutions. Il a eu bien raison. Il fallait calmer le débat". "Il a bien fait de faire ainsi. Ca correspond à ce qu'il est profondément, c'est-à-dire respectueux de la justice", a-t-il insisté. François Hollande "regrette profondément" ses critiques contre la justice citées dans un livre de confidences à deux journalistes, qui ont été ressenties "comme une blessure par les magistrats", a écrit le président français dans une lettre adressée aux autorités judiciaires.
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"Je sais ce que je peux représenter pour le pays". Jeudi, Manuel Valls avait concédé "mesurer les conséquences" des propos présidentiels sur les magistrats. "Tous ces débats, toutes ces discussions (...) ne sont pas bons pour la vie politique et la vie démocratique", a observé le Premier Ministre. Même s'il a regretté "l'ampleur qu'ils prennent", Manuel Valls, que l'on dit prêt à se présenter si François Hollande renonçait à briguer un second mandat, a poursuivi, sibyllin : "Je sais ce que je peux représenter pour le pays".