Manuel Valls, président de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie, a affirmé lundi, dans une lettre aux Calédoniens, que l'archipel ne devait pas être "un enjeu de politique nationale", après un clash avec Jean-Luc Mélenchon autour de cette mission.
Pas un "prétexte pour des règlements de compte". Dans ce courrier publié dans le quotidien Les Nouvelles-Calédoniennes, l'ancien Premier ministre dit "regretter sincèrement que certains aient choisi d'aborder le dossier calédonien par le dénigrement, la polémique et l'outrance". "La Nouvelle-Calédonie ne doit pas être un enjeu de politique nationale à des fins partisanes ni un prétexte pour des règlements de compte personnels", écrit Manuel Valls, assurant "souhaiter présider cette mission composée de députés de toutes tendances avec beaucoup d'humilité et de modestie".
"Querelles d'égos." Jean-Luc Mélenchon a démissionné avec fracas de cette mission après la désignation le 3 octobre de Manuel Valls à sa présidence, qu'il a accusé d'être "un personnage extrêmement clivant" qui aurait "une proximité avec les thèses ethnicistes de l'extrême droite". S'en était suivie une passe d'armes entre les deux hommes, vertement critiquée par les élus calédoniens, qui avaient dénoncé une "prise en otage" de la Nouvelle-Calédonie dans des "querelles d'égos".
Au terme d'un fragile processus de décolonisation entamé en 1988 par les accords de Matignon et prolongé en 1998 par l'accord de Nouméa, un référendum d'autodétermination, dont les observateurs redoutent qu'ils ravivent les tensions entre loyalistes et indépendantistes, aura lieu au plus tard en novembre 2018. "Les attentes sont fortes envers l'Etat et je sais qu'il est particulièrement mobilisé au plus haut niveau," a également souligné Manuel Valls, alors que se tiendra le 2 novembre à Matignon un comité des signataires de l'accord de Nouméa, dont les délégations calédoniennes doivent être préalablement reçues par le président Emmanuel Macron.