Manuel Valls a assuré mardi à l'Assemblée nationale que les responsables et élus du Front national faisaient l'objet d'une protection, en réponse au député allié au FN Gilbert Collard qui l'interrogeait sur des menaces de l'Etat islamique visant le parti d'extrême droite. "Il ne sert à rien de diviser, dans ces moments-là, il faut rassembler", a lancé le Premier ministre au député du Gard lors de la séance des questions au gouvernement.
"Pas de risque zéro". "La France est ciblée et tous ceux qui sont ciblés d'une manière ou d'une autre ont droit à la protection", a-t-il rappelé, soulignant qu'"il n'y a pas de risque zéro" mais "un engagement de tous pour protéger nos compatriotes". Il a cité les "institutions", comme les écoles, les synagogues, mosquées ou églises, mais aussi, a-t-il assuré, "les formations politiques". "Le Front national, ses dirigeants comme tous ceux qui exercent des responsabilités ou un mandat dans ce pays, ont droit à la protection", a insisté le chef du gouvernement.
Menace du groupe EI. Peu avant, Gilbert Collard l'avait interpellé sur le dernier "Dar Al Islam", magazine de Daech en France, dans lequel la légende d'une photo prise lors d'une manifestation du 1er mai du FN affirme : "rassemblement d'idolâtres du FN. Des cibles de premier choix". "La question que je pose c'est de savoir si on aura droit à la protection qu'on mérite parce qu'ici on nous a comparés à l'Etat islamique, ici on a dit qu'on faisait la propagande de l'Etat islamique. S'il nous arrive quelque chose, vous êtes complices", a asséné le député.
Un courrier à Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et la présidente du FN, Marine Le Pen, ont discuté de cette menace dans un échange de courriers datés de lundi. Dans son courrier, Marine Le Pen demandait que son parti dispose de "nouvelles mesures de protections concernant le siège de notre mouvement, ainsi que nos réunions, nos rassemblements et manifestations à venir".