Manuel Valls, poursuivi dans la primaire de la gauche par les contradictions entre ses propositions et ses positions passées, a jugé vendredi que "le passé et le rétroviseur" n'avaient "aucun intérêt", déplorant "le clapotis des petites phrases". Interrogé à la fin d'un déplacement dans une maison de retraite à Cachan, dans le Val-de-Marne, sur le fait de savoir s'il s'était "assagi", le candidat a coupé court.
"Aucun intérêt". "Ces débats n'intéressent pas les Français. Le passé, le rétroviseur, n'ont aucun intérêt. Ce que les Français demandent, c'est de savoir où le futur président de la République va les conduire", a-t-il dit devant les journalistes. "Dans un monde dur, difficile, inquiétant, dans une Europe en péril, avec les grandes menaces qui sont là, le terrorisme, l'urgence climatique, on serait en train de discuter de telle ou telle déclaration il y a quelques années...", a-t-il plaidé.
"Moi j'assume". Certains, comme son rival Benoît Hamon, jugent que Manuel Valls "n'assume" plus des prises de positions parfois tranchées qui avaient fait sa marque de fabrique au PS, avant d'être déjà largement policées à Matignon. "Moi j'assume, j'assume une politique en faveur des entreprises, j'assume une politique qui protège les Français, j'assume une laïcité qui nous permet de vivre ensemble, j'assume bien sûr l'égalité entre les hommes et les femmes, un combat contre tous les fondamentalismes, mais j'assume surtout une République forte et une France juste, solidaire", a répondu l'ex-Premier ministre.
"Ce dont ce pays a besoin c'est de solidarité", a-t-il dit, en fustigeant le projet "dur" de François Fillon. "Moi je ne me laisserai pas détourner par ces débats qui n'ont aucun intérêt. Les Français me connaissent, ils savent que je tiens mes engagements, mais aujourd'hui je suis candidat à la présidence de la République", a-t-il fait valoir.