Même si leur mandat prend fin en juin, certains députés savent déjà qu'ils ne reviendront pas à l'Assemblée nationale : ils ne se représenteront pas aux législatives. Pour la plupart déçus de la droitisation d'Emmanuel Macron, ils n'hésitent pas à critiquer avec véhémence la campagne du président sortant.
"Je ne pouvais pas regarder les électeurs droit dans les yeux"
"Je ne veux pas être réélu en défendant la retraite à 65 ans", confie une figure de l’aile gauche. Dénonçant un nouveau palier dans la droitisation d’Emmanuel Macron, ce député renonce à se représenter dans une circonscription que la majorité a de bonnes chances de conserver. "Avec un tel programme, je ne pouvais pas faire campagne en regardant les électeurs droit dans les yeux", dit-il, surtout après un quinquennat passé à avaler des couleuvres.
"C'est fait de bric et de broc"
D’autres déçus du macronisme manqueront à l’appel lors des législatives. L’un d’eux s’alarme : "On ne peut pas construire sur un rassemblement qui va de Eric Woerth à Elisabeth Guigou, c’est fait de bric et de broc".
Un autre abonde dans le même sens et s’inquiète : "La confusion des idées et des offres politiques alimente la radicalité et les extrêmes", prévient-il. avant de pronostiquer une défaite de la majorité lors des législatives et de conclure : "Si Macron est réélu, sans débat, les Français auront voté pour lui par défaut. Ils choisiront des contre-pouvoirs".