Que restera-t-il de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), chargé en 2019 par Emmanuel Macron d'imaginer des solutions pour faire baisser de 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France d'ici 2030 ? À court terme, des propositions adaptées dans un projet de loi qui sera présenté la semaine prochaine. Et à plus long terme, une plus grande participation des citoyens au processus politique ? C'est ce qu'espère Grégoire Fraty, ancien membre de la CCC et qui publie Moi citoyen (Ed. First), invité d'Europe 1 mercredi matin.
Une solution face à "l'essoufflement démocratique" ?
Au début de l'histoire, il y a un SMS reçu par Grégoire Fraty, à qui le climat ne parlait "pas du tout", lui indiquant qu'il avait été tiré au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat. "J'ai cru que c'était un Spam, j'ai même été vérifier sur internet", sourit-il au micro d'Europe 1. Deux ans plus tard, le trentenaire, désormais sensibilisé aux problématiques écologiques, confie avoir "envie de s'engager", sans forcément entrer en politique. Entre les deux, il dit avoir vécu une expérience "à reproduire" sur d'autres sujets.
"Finalement, on se rend compte que le citoyen a des choses à dire, des choses qui ne sont pas si bêtes que ça", explique Grégoire Fraty. "On s'étonne souvent de cet essoufflement démocratique qui peut mettre les Français dans la rue, on l'a vu avec la période des Gilets jaunes. (...) Il faut chercher les solutions qui permettent au citoyen lambda de reprendre en main cette chose politique qui nous paraît bien souvent éloignée."
Les parlementaires "ont besoin de ce retour citoyen"
Interrogé sur la légitimité de la CCC, par opposition à celle des parlementaires, Grégoire Fraty répond par une autre interrogation. "Est-ce que la vraie légitimité est celle d'être élu ou est-ce que c'est celle d'être tiré au sort ? Aujourd'hui, la question mérite d'être posée." Sans vouloir "confronter les deux légitimités", l'ancien membre de la Convention citoyenne appelle à "co-construire ensemble". "Ces représentants [les parlementaires, ndlr] n'ont pas forcément toutes les clés pour représenter les Français. Aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, il y a un ouvrier, alors que les ouvriers représentent 20% des Français", illustre-t-il.
"Les représentants que nous avons élus, on se rend compte qu'ils ont besoin de ce retour citoyen, de ce retour du terrain", poursuit Grégoire Fraty, selon qui les propositions de la CCC sont "plus acceptables par la société française" que ne l'étaient certains projets politiques, comme celui de la taxe carbone. "On va trouver des solutions qui respectent quelque chose qu'on oublie souvent, c'est la justice sociale", ajoute-t-il, citant l'exemple des chèques alimentaires ou de la rénovation thermique des logements.
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Quant à l'inscription concrète de ces propositions dans la loi, jugée édulcorée par certains écologistes, Grégoire Fraty reconnaît que "la politique politicienne reprend parfois ses droits" et que "l'on a du mal à avancer". L'ancien participant tient toutefois à souligner "un certain courage politique" à Emmanuel Macron, à l'origine de l'idée de la CCC. "Après, il y a eu la crise économique et la crise sanitaire. Mais ce n'est pas parce que c'est compliqué qu'on ne doit pas le faire."