Emmanuel Macron 1:36
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Jean-Rémi Baudot, édité par , modifié à
Alors que 30 à 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées ou payées avec du retard, le service public de versement des pensions alimentaires devrait changer la donne. Emmanuel Macron défend cette réforme à Tours, mardi, signe de l'enjeu politique fort autour de cette mesure. Mais le gouvernement manque d'outils de mesure pour lutter contre la pauvreté.
DÉCRYPTAGE

La réforme des pensions alimentaires est entrée en vigueur le 1er janvier. Ce dispositif, qui vise à réduire la précarité des parents célibataires, est une réforme sociale autant que politique. C'est pour cela qu’Emmanuel Macron vient lui-même défendre cette réforme, mardi, à Tours. Cette mesure avait été promise par le président de la République à l’époque du "grand débat national". Il y a deux ans, la précarité des familles monoparentales avait été une revendication récurrente des "gilets jaunes".  

Le Covid, accélérateur de précarité

Concrètement, la CAF va endosser un rôle d'intermédiaire en prélevant le montant de la pension sur le compte de l'ex-conjoint et le reverser aussitôt. "Il faut montrer que des choses concrètes se mettent en place pour protéger les plus fragiles", plaide un conseiller à l'Élysée, d’autant plus que la situation actuelle renforce les inquiétudes. Au-delà des mères célibataires, la crise du Covid-19 est un accélérateur de précarité.

" De plus en plus de monde est touché "

Alors que 30 à 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées ou payées avec du retard, "de plus de plus de monde est touché" par cette précarité, concède une ministre, qui en liste les causes : "Le chômage partiel, la fin des heures supplémentaires, l'arrêt des pourboires ou du travail au noir dans certains secteurs". La récente réforme des APL pourrait exclure des foyers de cette aide souvent précieuse.

"Pas de thermomètre en temps réel"

Problème : le gouvernement n'a aujourd’hui aucun outil pour quantifier le phénomène de pauvreté. "On n'a pas de thermomètre en temps réel" reconnait un membre de cabinet. Les données de l'Insee sont stabilisées deux ans plus tard et les autres indicateurs comme la Caf ou les impayés de loyers ne sont pas toujours très représentatifs.

À l’heure actuelle, le gouvernement se base principalement sur le ressenti des associations de terrain. Et ce qui inquiète au sommet de l'État, c'est que ce ressenti est justement catastrophique.