Emmanuel Macron et les 26 autres dirigeants de l'Union européenne sont parvenus à un accord, tôt mardi matin. 1:10
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Hadrien Bect, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Partisan d'un plan prévoyant un endettement commun des 27 pays européens depuis le premier jour, le chef de l'Etat français a gagné son pari avec l'adoption d'un accord historique, mardi matin à Bruxelles, même si des concessions ont dû être faites pour satisfaire les pays dits "frugaux". 
ANALYSE

"En deux mois, nous avons réussi à bâtir un consensus pour que ce plan de relance inédit devienne une décision et donc une réalité." Emmanuel Macron ne cachait pas sa satisfaction, mardi matin, à l'issue de l'adoption par l'UE d'un plan de relance historique prévoyant un endettement commun des 27 pays. Le chef de l'Etat français avait tapé du poing sur la table, dimanche soir, après quatre jours de négociations, pour convaincre les pays les plus sceptiques, dits "frugaux". Et pour lui, le compromis visant à relancer les économies européennes face à la crise du coronavirus est une victoire. 

Un plan porté par le président depuis le premier jour

Car ce plan, Emmanuel Macron le porte depuis le premier jour. Il a "pris son risque", comme il le dit parfois. Lui qui avait fait il y a quelques semaines de l'émission de dette commune une condition à la survie de l'Union européenne face aux populismes avait aussi averti : si on laisse tomber une partie de l'Europe, c'est toute l'Europe qui tombera. 

Un renforcement du couple franco-allemand

Pour arriver à ce résultat, le chef de l'Etat a bénéficié de l'aide décisive d'Angela Merkel, ce qui n'était pas gagné. Là aussi, Emmanuel Macron est parvenu à emmener la chancelière allemande dans son sillage, ce qui est déjà en soi une victoire. L'Allemagne a compris qu'elle avait tout intérêt à une relance massive à l'échelle européenne. Mardi matin, Angela Merkel s'est dite "très soulagée" qu'après des négociations difficiles, l'Europe ait montré qu'elle "peut encore agir ensemble".

Des concessions, mais un pas vers plus d'intégration européenne

Bien sûr, l'axe franco-allemand a du faire des concessions pour arriver à un accord - le montant des subventions a été fixé à 390 milliards, contre les 500 milliards prévus au départ. Mais si l'on se projette, cette émission de dette à l'échelle européenne créée aussi un précédent : un pas vers une Union européenne un peu plus intégrée. Pour cela aussi, Emmanuel Macron prêche, parfois un peu dans le désert, depuis le début de son quinquennat.