La guerre en Ukraine ne s'est pas arrêtée pendant la nuit. Le port de Marioupol et d'autres villes subissent un blocus depuis cette nuit : ni eau, ni électricité, ni nourriture. Alors qu'un début de corridor humanitaire s'ouvre ce matin, François Bayrou, président du MoDem, a répondu aux questions de Jean-Pierre Elkabbach dans l'interview politique du week-end. "Où s'arrête la folie de Poutine ?", s'est interrogé le haut-commissaire au plan. "Il est la proie d'un déséquilibre personnel", a-t-il assuré, en rappelant que "c'est la première fois depuis trois quarts de siècle qu'un État, de surcroît européen, attaque un pays indépendant qui ne lui a rien fait".
D'après François Bayrou, il n'y a aucune justification à l'invasion russe. "Pas un incident de frontière, pas un coup de feu, pas la moindre anicroche, ni mise en cause", a-t-il énuméré sur Europe 1. "Ça ne s'est jamais produit dans notre histoire. Poutine poursuit un fantasme d'intégrisme nationaliste. Il veut reconstituer l'ancienne Russie en sacrifiant la liberté, l'indépendance et la démocratie de l'Ukraine", a-t-il asséné.
Poutine, victime de sa propre dérive
Alors que la menace du chantage atomique plane sur l'Europe et une partie du monde occidental, est-ce que les puissances nucléaires occidentales sont en train de se préparer ? Avouant ne pas savoir, le président du MoDem a assuré que les tirs russes dans la nuit de jeudi à vendredi en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, est "un jeu pour terroriser les nations, les peuples". Et d'après lui, "c'est un jeu qui ne peut pas marcher".
À son sens, "Poutine ne sacrifie pas seulement le peuple ukrainien, ni la démocratie ukrainienne, ni la démocratie en Europe, mais il sacrifie son propre peuple". Et d'affirmer qu'au "bout du chemin, il y a des souffrances pour le peuple russe" parce qu'il "y a des atteintes profondes à son économie, à ses exportations, à son équilibre budgétaire et monétaire". Pour François Bayrou, "la victime de Poutine, dans un premier temps, après les Ukrainiens, c'est le peuple russe". Le président du MoDem a même été plus loin : "Dans un second temps, je crois qu'il sera lui-même victime de sa propre dérive."