Le doute persiste. Les Français seront-ils soumis ou non au prélèvement à la source en janvier ? Les voix sont discordantes au sommet de l’Etat. Le président lui-même n’évacuerait plus la possibilité d’un rétropédalage, selon des propos rapportés par Le Canard enchaîné. Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, qui a entamé sa grande opération de pédagogie cet été, se montre également plus prudent, alors même que les services de Bercy assurent être prêts, malgré quelques bugs lors des phases d’essai.
"Il n'y a pas de recul, il y a un travail dans le détail, ce qui faisait clairement défaut dans beaucoup de gouvernement auparavant. Il va falloir vous y habituer. Nous mettons les mains dans le capot !", a voulu balayer Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos.
"Le diable se niche dans les détails". "Il est légitime que le président de la République ait demandé que l’on ait un travail d’expertise qui soit le plus poussé, que l'on puisse tester la machine au maximum", explique Benjamin Griveaux pour justifier les atermoiements des dernières semaines. "Ce qui nous serait reproché, et ce serait normal, c’est que l’on ait des couacs au moment de la mise en œuvre." Le porte-parole assure que l'exécutif ne redoute pas l’impact psychologique de cette réforme, qui va d'abord se traduire par une baisse du chiffre en bas des fiches de paie, mais qu'il s'agit surtout d'en garantir la bonne marche. "Il y a déjà eu des couacs, je le rappelle à ceux qui nous expliquent que la chose est prête. Le diable se niche dans les détails", souligne-t-il, en citant notamment les ratés du logiciel de paye "Louvois", installé pour les armées en 2011.
Un plus grande clarté pour les contribuables. Cette réforme, davantage technique que structurelle puisqu’elle concerne la méthode de prélèvement, s’annonce comme la plus importante jamais réalisée depuis la mise en place de l’impôt sur le revenu. Il s'agit de "contemporanéiser l’impôt à l’actualité de vos revenus", résume Benjamin Griveaux. "L’objectif, c’est de rendre la vie plus simple et l’impôt plus lisible."