Branle-bas de combat chez Les Républicains à la veille du scrutin pour la présidence du parti. À quelques heures du vote en ligne, qui s'ouvre samedi à 20 heures, le parti espère afficher le meilleur taux de participation possible. Mais ce pari est loin d’être gagné dans la mesure où Laurent Wauquiez est présenté comme le grand gagnant de cette élection depuis de longues semaines. La peur du ridicule, d’apparaître comme un parti fantôme abandonné par ses partisans, une sorte de coquille vide, motive la direction des Républicains qui ne lésine pas sur les moyens pour battre le rappel.
Le désintérêt des militants. On se souvient qu'en novembre 2014, avec le retour de Nicolas Sarkozy, plus de 150.000 personnes avaient voté sur internet pour la présidence de l'ex-UMP. Trois ans plus tard, le parti ne ménage pas ses efforts à coup de vidéos sur les réseaux sociaux, de SMS, de courriers personnalisés, d'appels des fédérations et de mails quasi-quotidiens. Mais deux tiers des destinataires ne se donneraient même pas la peine d'ouvrir ces messages. Laurent Wauquiez prépare déjà le terrain et imagine trois fois moins de monde : pas plus de 50.000 participants, selon lui.
Pour éviter l'hécatombe, Bernard Accoyer a décidé de s'investir personnellement : les 234.000 personnes appelées à voter recevront vendredi sur leur répondeur un message du secrétaire général de LR en personne. "Ce vote est important, parce qu'il sera la preuve de notre vitalité", y déclare-t-il notamment.
Laurent Wauquiez, un favoris vulnérable. De leur côté, Maël de Calan et Florence Portelli, les deux adversaires de Laurent Wauquiez, estiment qu'un grand débat télévisé aurait pu changer la donne. Mais le favori de l'élection n'a pas voulu offrir une telle tribune à ses adversaires, alors qu'il sera sans doute le premier à souffrir d'une forte abstention.
En effet, si le président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes pourrait recueillir 62% des suffrages selon un sondage Odoxa/Dentsu Consulting publié jeudi, et réalisé pour Le Figaro et France Info, son image s'est fortement dégradée ces deux derniers mois. Toujours selon la même enquête. Laurent Wauquiez a ainsi perdu 16 points auprès des sympathisants LR quand Maël de Calan en gagne 12 et Florence Portelli 6. Si 88 % des électeurs de droite l'estiment "compétent", 47% le trouvent "démagogue", 38% "agressif" et 31 % considèrent qu'il "imite le Front national".