C'est un nouveau coup dur pour François Hollande, qui en a déjà tant connu. Le chômage est reparti à la hausse au mois d'août, selon les chiffres de Pôle emploi publiés lundi. L'inversion de la courbe est devenue le boulet du quinquennat. Un comble, quand on sait que cette idée a germé toute seule, en quelques minutes, dans la tête de François Hollande en septembre 2012, alors qu'il répondait aux questions de Claire Chazal. Il l'a sortie pour tenter de compenser l'explosion des impôts. Or, si la courbe ne s'inverse pas, François Hollande ne sera pas candidat, à moins de se dédire. Le président joue donc son va-tout. Certes, depuis le début de l'année, le chômage reste à la baisse. Mais c'est fragile.
Pas de déclic. Et quand bien même il y aurait une inversion, cela suffira-t-il ? François Hollande est entré en campagne, a donné un coup d'accélérateur avec le grand discours de Wagram. La presse avait alors parlé de déclic, ses fidèles s'étaient enthousiasmés. Ce devait être le début de la reconquête. Mais qui y avait-il à Wagram ? Des cadres du PS, quelques haut fonctionnaires et une poignée de vieux barons régionaux. Quel est l'effet sur l'opinion publique ? Si négligeable qu'il ne se traduit pas par la plus petite remontée dans les sondages. Non seulement il y a un doute sur l'efficacité de l'émetteur, François Hollande, mais une campagne électorale ne se gagne pas dans des salons parisiens, ni par des discours devant des assemblées d'universitaires ou de médecins.
Eternel optimiste. Dans ces conditions, comment y croire encore ? François Hollande est un éternel optimiste, et a eu maintes fois l'occasion de le prouver. On l'a dit mort, il est toujours revenu. En outre, le président tient à sa trace dans l'Histoire. Or, qui défendra son bilan, qui réhabilitera son quinquennat, s'il jette l'éponge avant la primaire ? Personne. Tous piétineront son héritage pour apparaître neuf. La primaire, avec ses débats et ses réunion publiques, c'est le moyen de se relégitimer auprès du peuple de gauche. Du moins est-ce ce que veut croire François Hollande.