Au soir du 7 mai, l’un des deux sera le nouveau président de la République. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les deux finalistes de l’élection présidentielle. Le fondateur d’En Marche ! est arrivé en tête du premier tour, dimanche, avec 24,01% des voix selon des résultats officiels définitifs, devant la présidente du Front national, créditée de 21,30%. Le scrutin est historique à plus d’un titre : c’est la première fois de l’histoire de la Ve République qu’aucun candidat de droite n’est au second tour, et c’est aussi, et surtout, la première fois depuis près de 50 ans qu’aucun candidat des deux grands partis de gouvernement n’est en mesure de s’installer à l’Elysée. Place donc à un duel inédit.
- Emmanuel Macron, le pari gagnant du "ni droite ni gauche"
Beaucoup avaient essayé avant lui, aucun n’avait remporté le pari du "ni droite ni gauche". Emmanuel Macron est en position d’être élu président de la République avec le parti pris de transcender les clivages partisans, un parti pris qui n’avait jamais fait florès sous la Ve République. Le voilà à 39 ans, lui qui n’a jamais été élu, bien placé pour devenir, à 39 ans seulement, le plus jeune président de la République de l'Histoire, devant Louis-Napoléon Bonaparte, élu en 1852.
Si Emmanuel Macron part favori, c’est d’abord parce qu’il est arrivé en tête. Le grand gagnant de la soirée de dimanche, c’est lui. En termes de dynamique électorale, c’est crucial. Ensuite, l’ancien ministre de l’Economie a enregistré un très grand nombre de soutiens dans les minutes qui ont suivi l’annonce des résultats du premier tour. A gauche, Benoît Hamon, candidat PS balayé, a très vite appelé à voter Emmanuel Macron, tout comme le Premier ministre Bernard Cazeneuve, son prédécesseur Manuel Valls ou encore le PCF.
C’est le cas aussi des ténors du parti Les Républicains, au premier rang desquels le candidat éliminé, François Fillon qui, après avoir reconnu sa défaite, a appelé à voter pour le candidat d’En Marche !. François Baroin, Laurent Wauquiez ou encore Christian Estrosi ont tous exprimé la même consigne de vote. Des appels qui pourraient s’avérer décisifs lors du second tour.
- Marine Le Pen, une dynamique en berne
Certes, Marine Le Pen est qualifiée pour le second tour. Certes, la présidente du FN fait comme son père en 2002, et même mieux, puisqu’elle réalise le meilleur score du Front national lors d’une élection présidentielle. Mais c’est bien la première place qu’elle visait, avec un score bien meilleur que celui obtenu dimanche soir. La baisse dans les intentions de vote, entrevue ces deux dernières semaines, s’est concrétisée. Du coup, Marine Le Pen, qui n'a enregistré aucun soutien, contrairement à son adversaire, n’aborde pas le second tour dans les meilleures conditions.
Devant ses partisans, à Hénin-Beaumont, la présidente du FN a néanmoins montré un visage combatif. "Une première étape est franchie", a-t-elle lancé, au cours d’une allocution de moins de cinq minutes. "Vous avez reposé sur moi désormais la responsabilité immense de la défense de la nation française, de son unité, de sa sécurité, de sa culture, de sa prospérité et de son indépendance", a-t-elle encore affirmé.
Alors qu'Emmanuel Macron est systématiquement donné vainqueur du second tour avec plus de 60% des voix, il reste deux semaines à Marine Le Pen pour inverser la tendance. Avec en point d’orgue un débat d’entre-deux-tours prévu le 3 mai et qui s’annonce d’ores et déjà décisif pour la présidente du FN.