À quel candidat, le maire de Sainte-Anastasie-sur-Issole dans le Var donnera son parrainage pour se présenter à l’élection présidentielle 2022 ? Dans cette petite commune de la Provence verte, Olivier Hoffmann et son Conseil municipal, élus sans étiquette lors des dernières élections, ont fait le choix original d’une consultation citoyenne. "Dans une volonté démocratique, et pour ne pas afficher une tendance politique nous laissons le choix aux habitants inscrits sur les listes électorales du village. Nous devons travailler avec tout le monde", insiste le maire.
Le vote pour désigner le candidat à parrainer sera organisé les samedis 29 janvier et 5 février. Pour valider la consultation, il faut qu’un quart des électeurs du bourg, soit environ 400 personnes, se déplacent aux urnes. À défaut, le dépouillement n’aura pas lieu et aucun parrainage ne sera attribué. La liste des candidats déclarés ou en passe de l’être, sera affichée à l’entrée de la salle polyvalente de la commune où doit se tenir le vote.
Consultation citoyenne
À Sainte-Anastasie-sur-Issole, village paisible de l’ouest varois où vivent 2.000 habitants, les urnes n’attendront pas le mois d’avril et l’élection présidentielle pour être installées. Dès samedi prochain, les habitants inscrits sur les listes électorales de la commune pourront participer à une consultation citoyenne, afin de désigner le candidat que leur maire devra parrainer pour l’élection suprême.
Le but de la démarche explique Olivier Hoffmann, "est de ne pas m’exprimer en mon nom propre, comme la loi me l’autorise. Je ne veux pas, ayant été élu sans étiquette, afficher des convictions politiques". Et l’édile de souligner que "la démocratie donne l’opportunité aux communes de pouvoir s’exprimer donc il faut le faire. Et la seule façon de le faire sans s’engager politiquement, c’est en organisant une consultation citoyenne. Cela nous semble le moyen le plus simple à notre échelle de réaliser ce parrainage". Dans les rues du village ou en mairie, Olivier Hoffmann n’hésite pas expliquer sa démarche aux administrés qu’il rencontre. Chaque foyer a reçu un prospectus pour annoncer la consultation.
"Dans toutes les communes ça devrait être obligatoire"
Deux amies retraitées habitant Sainte-Anastasie et engagées dans la vie associative de la commune, applaudissent à l’initiative. "De toute manière, c’est un maire sans étiquette", explique Réjane, "c’est normal qu’il ne se sente pas la responsabilité d’avoir tout sur le dos". Et Monique d’ajouter : "Au moins, on se sent concerné, on compte aussi, et pour nous la population, c'est très positif."
À la sortie du village, dans une boulangerie, deux jeunes copines venues acheter du pain, confirment qu’elles iront voter. "C’est participatif, démocratique et dans toutes les communes ça devrait être, presque, obligatoire", insiste Adeline. Cette jeune habitante de Sainte-Anastasie-sur-Issole est persuadée que l’initiative peut inciter la population à s’intéresser à l’élection présidentielle d’avril prochain. À ses côtés, son amie se dit "heureuse" de pouvoir s’exprimer : "C’est le devoir du maire de représenter les habitants. C’est important que ce ne soit pas que lui qui décide, c’est le choix de tout le monde."
400 votes pour valider la consultation
La liste de tous les candidats, une quarantaine, "les candidats déclarés et ceux en passe de l’être, je pense au Président Macron", s’amuse le maire, sera affichée à l’entrée de la salle polyvalente où est organisé le vote. Des bulletins vierges seront disponibles, pour inscrire le nom du candidat à parrainer et le prospectus distribué aux habitants précise qu’il faut se munir d’un stylo bille. En cas d’égalité, la désignation se fera par tirage au sort.
Le maire de Sainte-Anastasie-sur-Issole, qui dit recevoir des demandes de parrainages tous les jours et parfois avec insistance, affirme qu’il respectera le vote, si au moins 400 personnes se déplacent, soit un quart des électeurs de la commune. À défaut, conclut Olivier Hoffmann, "le dépouillement n’aura pas lieu et aucun parrainage ne sera attribué".