La candidate du Rassemblement national à la présidentielle Marine Le Pen a annoncé jeudi vouloir consacrer 20 milliards d'euros au système de santé, dont deux milliards sur cinq ans pour "revaloriser les salaires des personnels soignants" à l'hôpital. "Les maux dont souffre notre système de santé sont bien antérieurs à la crise sanitaire actuelle" qui en a révélé "les failles structurelles", a estimé Marine Le Pen, lors d'une visite à Fréjus, ville détenue par le maire RN David Rachline.
Marine Le Pen a présenté son programme santé aux côtés du maire (RN) de Fréjus, David Rachline.
Crédits : Frédéric Michel
La suppression des Agences régionales de santé
La candidate d'extrême droite souhaite "redonner confiance à l'hôpital public" en lui fournissant les moyens "pour être efficace et en réformant sa gouvernance". Afin de "réaffirmer l'autorité de l'État" dans le domaine de la santé, Marine Le Pen entend supprimer les Agences régionales de santé (ARS) et confier la tutelle des hôpitaux aux préfets de région. Pour faire face à la pénurie de personnel soignant à l'hôpital public, elle souhaite recruter "en masse" des personnels soignants, affirmant que "30% des postes ne sont pas pourvus". De plus, elle souhaite y fixer un plafond de 10% de postes administratifs. "Certains personnels administratifs qui en ont les compétences deviendront des personnels soignants", a-t-elle expliqué.
Assurant que "100.000 lits ont été fermés ces 20 dernières années", mais sans fournir ses sources, Marine Le Pen veut instaurer un "moratoire" sur la suppression des lits à l'hôpital public. Elle souhaite également consacrer deux milliards d'Euros sur cinq ans pour revaloriser les salaires du personnel soignant exerçant à l'hôpital. Le salaire des infirmières, déjà revalorisé lors du Ségur de la santé, sera ainsi augmenté de 10% pour atteindre "la moyenne européenne".
Réformer l'aide médicale d'Etat, qui couvre les soins des étrangers "en situation irrégulière"
Promettant "une éradication des déserts médicaux" et estimant que 7,4 millions de Français vivent aujourd'hui dans un désert médical, la députée du Pas-de-Calais suggère des "incitations financières fortes", notamment une rémunération "modulée selon le lieu d'installation" et un développement de la télémédecine. Marine Le Pen a indiqué qu'elle financerait ces mesures "avec le budget" sans plus de précisions.
La candidate du RN veut aussi "lutter contre les fraudeurs" qui ne sont "presque jamais sanctionnées" et réformer l'aide médicale d'État (AME), qui permet de couvrir les soins médicaux apportés aux étrangers "en situation irrégulière" et qui s'établit à "un milliard d'euros dans le budget 2022 contre 990 millions d'euros en 2021".