"On me dit caricatural, oui, parce que la situation est caricaturale" : Jean-Luc Mélenchon a exposé, dimanche dans son meeting de campagne présidentielle à Montpellier son plan pour "faire la transition" vers un gouvernement "par les besoins" mettant à contributions les grandes fortunes. "Avec un bulletin de vote, on peut régler tellement de choses. Il faut que tout change, j'y suis prêt", a clamé l'Insoumis, en tête d'une gauche éparpillée dans les sondages, avec autour de 10%, un score insuffisant pour accéder au 2e tour.
Un meeting sur le thème du social, qui fait consensus à gauche
Pour activer le vote utile, Jean-Luc Mélenchon s'est concentré, pour ce meeting, sur le thème faisant consensus à gauche, le social, présentant son "programme de transition" devant les 8.000 personnes, chiffre revendiqué par La France insoumise. "De transition - parce que je sais très bien que je ne peux pas la démonter en un claquement de doigt - vers la société du futur rétablissant l'égalité entre les Français", a-t-il résumé. "Eux", a-t-il dit, en visant les dirigeants de gauche et de droite, "ils ont gouverné par la marchandise, nous allons gouverner par les besoins", a clamé le tribun.
Jean-Luc Mélenchon a longuement décrit, souvent avec ironie et jubilation, ce qu'il appelle les "profiteurs de crise", les détenteurs des grandes fortunes : "Les milliardaires français sont au nombre de 109, et ne pensez pas que ça va augmenter au point qu'il y en ait 68 millions !"
"Ce qui est attribué à un endroit n'est pas distribué à d'autres"
Le candidat de la France insoumise a égrené d'autres chiffres, suscitant des exclamations courroucées du public : "Les milliardaires français ont gagné en 19 mois 236 milliards d'euros, c'est-à-dire 12 milliards par mois, 414 millions par jour, 17 millions par heure, 287.000 euros par minute, 4.790 par seconde". Et il a donné en exemple les paies parmi les moins élevées : "aide à domicile/aide-ménagère en moyenne 680 euros par mois, agent d'entretien 766 euros par mois, caissier 859 euros par mois..."
Pour Jean-Luc Mélenchon, "ce qui est accumulé à un endroit n'est pas distribué à d'autres. On me dit 'vous êtes caricatural', oui, parce que la situation est caricaturale". Il a présenté ses solutions, notamment la création d'un million d'emplois publics, la taxation à 100% de la partie d'un héritage dépassant 12 millions d'euros, une allocation jeunes étudiants de 1.065 euros ou encore l'investissement de 200 milliards d'euros dans la "bifurcation écologique". Il a conclu : "Si vous voulez, dans deux mois, le Smic est à 1.400 euros par mois. Si vous (ne) voulez pas, votez Macron".