Le coup d'envoi du premier tour de la présidentielle a été donné samedi par certains électeurs d'outre-mer – à Saint-Pierre et Miquelon ainsi qu'en Guyane, notamment - ainsi que pour les Français de l'étranger. Dans ce bureau de vote de Brooklyn, à New York, il y a la queue jusque dans la rue et dans les escaliers pour accéder aux isoloirs du deuxième étage.
"Ici, on donnait Hillary Clinton gagnante". Marion et Agathe viennent d'arriver en famille, et comme beaucoup de Français de métropole, elles sont elles aussi encore très indécises : "Je suis là, je ne sais toujours pas pour qui je vais voter", admet la première. "On a envoyé des mails à des copains en France pour leur demander de raconter comment ça se passe là-bas et ce qu'il s'y dit", enchaîne la seconde. "Les sondages, on ne peut pas vraiment les croire. Ici, on donnait Hillary Clinton gagnante haut-la-main et elle n'a pas gagné", rappellent-elles d'ailleurs.
"L'enjeu me paraît d'autant plus énorme". Pour se décider, il ne leur reste que le temps de la file d'attente. Comme elles, plusieurs électeurs avouent ainsi avoir fait leur choix au tout dernier moment, dans l'isoloir. Anna a déjà glissé son bulletin dans l'urne, mais cela n'a pas suffi à la rassurer. "J'ai peur, c'est l'angoisse", confie-t-elle émue aux larmes. "On avait le projet de rentrer en France éventuellement dans quelques années, dépendant de ce qu'il se passe ici avec Trump… C'est pour ça peut-être que l'enjeu me paraît d'autant plus énorme". Pour Anna, son mari américain et leurs jumelles, la suite de cette journée s'annonce encore très politique : direction désormais une manifestation anti-Trump à New York.
Dimanche, en métropole, les 66.546 bureaux de vote ouvriront à 8 heures et fermeront à 19 heures, une heure plus tard que d'habitude. Ils resteront ouverts jusqu'à 20 heures dans certaines grandes villes.