Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidence des Etats-Unis, a accusé jeudi soir son principal rival, le sénateur Bernie Sanders, de mener une campagne de dénigrement à son encontre lors d'un débat télévisé dans le New Hampshire, prochaine étape dans le processus des primaires.
L'ancienne secrétaire d'Etat a également estimé que les mesures proposées par son concurrent n'étaient pas réalisables. "Le sénateur Sanders et moi partageons de très importants objectifs progressistes", a-t-elle reconnu avant de citer les domaines de la santé, l'éducation, l'emploi ou encore le salaire minimum. "Mais les chiffres ne tombent pas bien dans ce que le sénateur Sanders propose." Hillary Clinton s'appuyait sur le travail d'experts indépendants qui ont examiné les programmes respectifs des candidats et qui "ont conclu que celui de Bernie Sanders n'est tout simplement pas réalisable".
"Je veux imaginer un pays où les salaires des gens reflètent leur dur travail, et où tout le monde a une assurance maladie", a insisté Hillary Clinton. Mais, a-t-elle ajouté, "je ne fais pas des promesses que je ne peux pas tenir". Interrogé sur le sujet, le sénateur Sanders a répondu : "Je n'ai pas franchement été candidat à la présidence auparavant", faisant allusion à la précédente tentative de Clinton en 2008.
Le débat s'envenime. Jusqu'à présent courtois, notamment si on le compare aux échanges souvent vifs entre les républicains, le débat entre Hillary Clinton et Bernie Sanders s'est donc légèrement envenimé. Bernie Sanders a notamment estimé que sa rivale ne pouvait affirmer être à la fois modérée et progressiste, la critiquant pour avoir engrangé 15 millions de dollars (13,4 millions d'euros) de dons auprès de Wall Street. "Je pense qu'il est temps d'arrêter cet habile dénigrement que vous et votre campagne menez ces dernières semaines et de discuter des sujets qui nous divisent", a rétorqué Hillary Clinton. "Je n'ai jamais changé de vote à cause d'un don que j'ai reçu. Je ne pense pas que ce genre d'attaques par insinuations soient dignes de vous. Assez, c'est assez."
Le sénateur du Vermont, qui prêche une révolution politique, est donné largement en tête dans les sondages dans cet Etat du New Hampshire. Le dernier en date (NBC/Wall Street Journal/Marist) lui donnait jeudi 58% des intentions de vote, contre 38% à l'épouse de l'ancien président Bill Clinton. Dans l'Iowa, première primaire du processus électoral, Hillary Clinton l'a emporté lundi d'un cheveu face à Bernie Sanders (49,8% à 49,6%).