Retour à l'envoyeur. Bernard Cazeneuve a "regretté" lundi les propos de François Fillon accusant le gouvernement de laisser "se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile", et a jugé que son accusation n'était "tout simplement pas responsable".
Cazeneuve appelle à la dignité. "La politique appelle, y compris pendant une période électorale, une dignité, une hauteur de vue et une exigence de vérité", a déclaré le Premier ministre, lors d'une visite au Salon de l'Agriculture, tôt lundi matin, en compagnie du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. "Je peux comprendre que certains candidats soient tentés de dissimuler derrière des polémiques une difficulté à faire campagne", a-t-il ajouté.
Urvoas ironise. Dimanche, le candidat de la droite à l'élection présidentielle, François Fillon, a "accusé" le gouvernement de laisser "se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile" qui perturbe la campagne, après des incidents visant plusieurs candidats. "Franchement, quasi-guerre civile... Hier il nous disait coup d'Etat institutionnel et demain il nous dit quoi ? Extermination des programmes ? Holocauste des candidats ?", a ironisé sur France 2 le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas.
Plus pondéré, le Premier ministre a, de son côté, insisté sur la responsabilité de François Fillon. "Il faut faire attention aux termes que l'on emploie, a expliqué Bernard Cazeneuve. Employer le terme de quasi-guerre civile quand on est un responsable politique éminent et qu'on sait quel est le niveau de mobilisation des forces de sécurité dans notre pays, ça n'est tout simplement pas responsable."