L'écart se creuse dans les sondages à 39 jours du premier tour de la présidentielle entre Marine Le Pen (26,5), Emmanuel Macron, 25,5) et loin derrière François Fillon (18,5%), selon une enquête pour Paris-Match.
"Qu'est-ce que je fais ?" Lors des meetings de la candidate FN, comme mercredi à Saint-Raphaël, dans le Var, certains sympathisants Républicains viennent désormais écouter Marine Le Pen... Désormais tentés par le vote frontiste dès le premier tour. C'est le cas de Jean-Claude et Christian qui sont venus avec un groupe d'amis. Ils ont toujours voté à droite, comme lors de la primaire. "On a voté pour un candidat qui a quelques petits problèmes", admet l'un. "Il y a un sentiment de malaise. Finalement, je me dis : 'Qu'est-ce que je fais ?'", reconnaît un autre. Car tout compte fait, Marine Le Pen ne leur paraît plus si éloignée. "Sur l'immigration, sur le fait qu'on a pas suffisamment protégé nos entreprises", déroule l'un. "Sur la famille aussi, sur les valeurs", reprend l'autre.
"Comment on peut sortir de l'euro ?" A la tribune, la candidate du Front national accuse François Fillon d'avoir fait de son camp un champ de ruine et reprend la formule, quelques minutes plus tard, lançant un appel du pied aux déçus du candidat de la droite. "Il y a une espérance à l'écart de ce champ de ruine, c'est nous. Nous sommes un roc dans cette campagne, un repère", lâche Marine Le Pen. Malgré les applaudissements lorsqu'elle promet des baisses de charge pour les petites entreprises, la fin du RSI pour les artisans, il reste quand même une réticence pour nos électeurs de la droite traditionnelle. "C'est le problème de l'Europe. Comment on peut sortir de l'euro ? C'est vraiment le point qui me gêne le plus, parce que sur le reste..."
Difficile pour eux de trancher. Le choix se fera sans doute dans les derniers instants de la campagne disent-ils. Il leur reste 39 jours.