Emmanuel Macron a déploré les "pudeurs de gazelle" de ceux qui hésitent encore à voter pour lui face à Marine Le Pen, après avoir voté pour Jacques Chirac en 2002, en allusion à Jean-Luc Mélenchon, dans une interview à La Provence. "J'irai au bout de la recomposition politique qui est en train de se produire, ce qui n'a pas été fait en 2002", promet dans cet entretien à paraître vendredi le candidat d'En Marche !, favori du deuxième tour de l'élection présidentielle. "J'entends les pudeurs de gazelle de ceux qui hésitent à voter pour moi alors qu'ils étaient allés voter Chirac en 2002", poursuit-il, en allusion à Jean-Luc Mélenchon.
"Si je suis élu, ce sera sans Front républicain". Le leader de La France insoumise, qui avait effectivement appelé à voter pour Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002, a cette fois refusé de donner une consigne, tout en soulignant que voter pour le FN serait "une terrible erreur". Jean-Luc Mélenchon avait en outre utilisé l'expression "pudeur de gazelle" lors d'un débat télévisé pour qualifier les réticences à évoquer les affaires de François Fillon et Marine Le Pen. "Si je suis élu, ce sera sans Front républicain", déplore encore Emmanuel Macron, "mais je vais pour ma part mener cette recomposition, de la social-démocratie au gaullisme". Selon Emmanuel Macron, son offre "patriotique, pro-européenne et réformiste" a dynamité le paysage politique.
L'implosion des partis traditionnels. "À mes yeux, le parti Les Républicains a implosé de l'intérieur, dans cette campagne", analyse-t-il en prédisant qu'ils "vont éclater entre Marine Le Pen et ce que je représente". "Et le PS est en train de vivre une implosion comparable, entre ce que je porte et une troisième force (La France insoumise, ndlr) qui a écarté lors du premier tour, une gauche conservatrice qui ne veut pas la réforme économique et sociale", ajoute-t-il. Malgré les sondages favorables, Emmanuel Macron estime que "rien est acquis" avant dimanche. "C'est pourquoi je veux convaincre jusqu'au bout, expliquer à la fois le projet qui est le mien et la faiblesse et les dangers de l'approche de Marine Le Pen", plaide-t-il encore.