À deux semaines du premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen était en Gironde vendredi, à Saint-Martin-Lacaussade. 700 personnes sont venues écouter son plaidoyer pour la ruralité. Dans la salle des fêtes pleine à craquer de ce village à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux, au milieu des exploitations viticoles proches de l'estuaire de la Gironde, Marine Le Pen a défendu son projet de dé-métropolisation. Dans cette commune, elle est arrivée en tête au premier tour de l'élection présidentielle de 2017, avec 24,24% des voix contre 22,12% pour Emmanuel Macron.
La candidate a dénoncé la fracture territoriale, responsable selon elle d'une aggravation de la fracture sociale, puis elle a attaqué frontalement le président-candidat Emmanuel Macron. "Entre Emmanuel Macron et nous, c'est le choix entre le pouvoir de l'argent qui profite à quelques-uns, et le pouvoir d'achat qui profite à tout le monde", a-t-elle commencé. "Et n'oubliez jamais mes amis, la phrase inquiétante prononcée par Emmanuel Macron il y a quelques mois : 'Je ne m'interdis rien.' Il est sûr qu'en matière de saccage social, il ne s'interdira rien", a-t-elle fustigé.
Les "talibans de la verdure"
Marine Le Pen a en outre critiqué la transition énergétique et les écologistes, ces "talibans de la verdure" et défendu les agriculteurs et les automobilistes, qu'elle entend soutenir par des mesures en faveur du pouvoir d'achat et de la souveraineté alimentaire.
"Je cesserai de racketter (les Français) avec des taxes injustes et je cesserai d'imposer des transitions bidons réservées aux plus privilégiés que cherchent à nous imposer les écologistes radicaux, ces 'talibans de la verdure' qui squattent depuis des années aussi notre agriculture", a déclaré la candidate du Rassemblement National.
Autres propositions : la "relocalisation de l'industrie automobile" et encore la "nationalisation des autoroutes". Critiquant encore "l'interdiction des voitures thermiques et hybrides d’ici 2035" par l'Union européenne, la candidate a fait savoir qu'elle reviendrait sur les "mesures ineptes" prévoyant d'"interdire l'accès à toutes les grandes villes aux véhicules trop anciens".
En deuxième place dans les sondages
Marine Le Pen, qui consolide sa deuxième place dans les sondages, joue la carte de la proximité en privilégiant les petits meetings. Estimée aux alentours de 20% dans les derniers sondages, la candidate du Rassemblement national a déclaré qu'aucune voix ne devait lui manquer, ni dans l'abstention, ni dans la division, avant d'appeler ses électeurs à se rendre aux urnes.