François Fillon a été ovationné lundi par des chefs d'entreprises, au moment où il est confronté à des pressions croissantes au sein de son propre parti pour renoncer à sa candidature à la présidentielle. L'ancien Premier ministre, qui a succédé à Marine Le Pen et Emmanuel Macron à la tribune d'un forum organisé par la Confédération des PME (CPME, ex-CGPME), a affiché son intention de "déverrouiller les principaux freins à la croissance des PME" pour quasiment doubler leur nombre dans la décennie à venir.
"Choc de compétitivité". "Moi je vous propose un choc de compétitivité immédiat sur les premiers mois de 2017", ce qui va "permettre à l'économie française de repartir, de fournir des emplois à la jeunesse, et de redonner de l'espoir au pays", a déclaré François Fillon en estimant qu'"il faut casser la baraque pour la reconstruire autrement".
Je le dis avec toute la force de conviction dont je suis capable : il faut casser la baraque pour la reconstruire autrement. #DebatCPME2017pic.twitter.com/LdOzTq6ERM
— François Fillon (@FrancoisFillon) 6 mars 2017
"On a toujours fait du court terme". Concédant les difficultés de ce "choc de compétitivité" et notamment en termes d'acceptation par l'opinion publique, François Fillon a défendu son orientation privilégiée vers les entreprises. "Depuis 30 ans (...), on a toujours fait du court terme, des aides pour essayer de booster les embauches (...), des baisses d'impôt sur le revenu au moment des élections (...) mais le résultat final c'est 1.200 milliards de dette, c'est du chômage et c'est une industrie qui perd sa compétitivité", a-t-il estimé. Pour restaurer le potentiel de croissance des PME, le candidat de la droite a égrené devant un auditoire acquis à sa cause les principales mesures de son programme économique destinées à faciliter le financement des PME et à réduire les contraintes qui pèsent sur elles.
Les mesures du candidat. Outre les orientations déjà connues - baisse de 40 milliards d'euros des charges fiscales et sociales, fin des 35 heures, simplification du code du travail -, l'ex-Premier ministre a notamment fait part de son intention d'orienter 50 milliards d'euros, soit environ 3% des encours d'assurance-vie, vers le capital des PME. Il a réaffirmé sa volonté de supprimer l'ISF et de revenir sur le compte pénibilité et le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu mis en place sous le quinquennat de François Hollande. Il compte également prolonger jusqu'en 2019 le dispositif de sur-amortissement pour les investissements des entreprises.