Jeter ses dernières armes dans la bataille. A J-4 du premier tour de la présidentielle, et alors que les sondages le placent toujours en cinquième position, Benoît Hamon sait qu’il joue son va-tout mercredi soir. Avec son grand rassemblement festif, place de la République, à Paris, le candidat socialiste espère encore faire mentir les pronostics. Ou plus prosaïquement limiter la casse.
Faire bloc derrière le candidat socialiste. Pour cet ultime raout, les têtes d’affiche du camp Hamon doivent faire le déplacement. La maire de Lille Martine Aubry, et les ministres Najat Vallaud-Belkacem, Emmanuelle Cosse ou encore Thierry Mandon sont attendus, tout comme l'économiste Thomas Piketty. Une manière de faire bloc derrière le candidat, alors que le spectre d’un score à la Gaston Deferre (5,01% en 1969), font désormais le miel de ses détracteurs.
Une perspective rejetée en bloc par les proches du socialiste. "Douze millions de gens qui ne savent pas ce qu'ils vont faire, ça interdit les commentaires un peu définitifs", assure un intime de Benoît Hamon, qui formule "l'hypothèse" que "l'électeur fasse dans le secret de l'isoloir un vote conforme à son habitude de vote".
Viser un score à deux chiffres. Organisé un mois après la "marche" de Jean-Luc Mélenchon, qui avait vu converger sur la place de la République 130.000 "Insoumis", selon les organisateurs, le rassemblement de ce soir n'affiche pas les mêmes ambitions. "Jean-Luc Mélenchon avait organisé son événement des mois à l'avance, et c'était un samedi", démine l'entourage de Benoît Hamon, soucieux de désamorcer d'éventuelles comparaisons défavorables.
Pour Najat Vallaud-Belkacem, l'enjeu n'est plus tant de jouer le match avec le candidat des insoumis, qui le dépasse désormais d'une dizaine de points dans les enquêtes d'opinion, que de passer la barre symbolique des 10% dimanche. "Si on obtient un score à deux chiffres, vu l'état du PS, les trahisons, les reniements, ça voudra dire qu'on a fait une bonne campagne, et qu'on a vraiment un candidat très résilient", jure le député Alexis Bachelay, membre de son équipe de campagne.
Régler (encore) ses comptes ? Mercredi, le feuilleton des "trahisons" qui empoisonne sa campagne a connu un nouvel épisode, avec l'annonce du ministre de l'Aménagement du territoire, Jean-Michel Baylet, de son ralliement à Emmanuel Macron. De son côté, Manuel Valls a publié mardi sur Twitter une "adresse solennelle" aux électeurs, leur enjoignant de voter dès le premier tour pour le candidat d'En Marche!
Mon adresse avec @fchouat maire d'@Evry pour un vote efficace et éviter un 2ème tour catastrophique pour la France pic.twitter.com/Xmly3YGsv9
— Manuel Valls (@manuelvalls) 19 avril 2017