L'ancien président socialiste François Hollande a balayé mercredi l'idée d'un "vote utile" pour le candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon en considérant qu'il s'avérerait être un président "pas utile". L'ex-chef de l'Etat répondait sur France Inter à un auditeur s'interrogeant sur la possibilité de redonner une visibilité à la gauche en votant au premier tour de la présidentielle pour Jean-Luc Mélenchon, alors que la candidate socialiste Anne Hidalgo recueille seulement 1,5% des intentions de vote, contre 13% pour le candidat LFI, désormais en troisième position derrière Emmanuel Macron et la candidate RN Marine Le Pen selon un sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR publié mercredi.
Au vu de la dynamique du candidat LFI, l'ex-candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal avait estimé en février qu'"il est évident que le vote utile à gauche, c'est le vote Mélenchon". Mais pour François Hollande, "à un moment, il faut avoir un président utile, pas simplement un vote utile". Il a fait remarquer mercredi que lorsqu'il s'était présenté à la présidentielle de 2012, "ce n'était pas pour faire 25 ou 30%, pour figurer; c'était pour gagner".
Hollande tacle les prises de position de Mélenchon
"Or, ce ne serait pas utile d'avoir un président qui sortirait de l'Alliance atlantique, ce ne serait pas utile d'avoir un président qui mettrait de part et d'autre de la table la Russie et les pays démocratiques", a-t-il estimé en référence aux prises de position de Jean-Luc Mélenchon dans le dossier ukrainien. Et "ce ne serait pas utile d'avoir un président qui sortirait progressivement de l'Europe, ce ne serait pas utile d'avoir un président qui à un moment ou un autre voudrait changer complètement les institutions, sans qu'on sache d'ailleurs par quoi les remplacer", a-t-il ajouté.
Anne Hidalgo avait pour sa part répondu à Mme Royal en février en s'interrogeant sur "la place du respect des institutions quand on s'attaque (...) même à la justice", dans une allusion au comportement de Jean-Luc Mélenchon lors d'une perquisition au siège de LFI à l'automne 2018.