La Conférence des évêques de France publie ce mardi une déclaration, intitulée "L’Espérance ne déçoit pas", non pas pour donner de consigne de vote, mais pour éclairer les catholiques à l’approche de la présidentielle. Invité sur Europe Matin mardi, l'évêque de Nanterre, Monseigneur Matthieu Rougé, a estimé qu'"il y a trop de violence dans cette campagne".
L'appel à "un débat contradictoire et raisonnable"
"Je pense qu'il y a trop de violence dans cette campagne, et souvent de la violence sur des détails formels ou des sujets superficiels", a-t-il jugé. "Ce que nous appelons de nos voeux, c'est un débat contradictoire et raisonnable sur les sujets essentiels. Bien sûr, la passion politique est légitime, mais la violence polémique l'est beaucoup moins."
Pour Monseigneur Matthieu Rougé, un rendez-vous électoral comme l'élection présidentielle "est très important pour un pays comme le notre". "Nous sommes dans une période difficile, encore marquée par la crise sanitaire qui a mis en lumière beaucoup de fragilités de notre société - le rapport à la mort, le rapport aux personnes isolées, le rapport aux nouvelles technologies - et face à tout cela, il s'agit de faire des choix qui soient justes et qui fassent grandir la fraternité", a-t-il poursuivi.
Pas question de "cléricaliser le débat politique"
Sans donner aucune consigne de vote ni aucun candidat, le texte, qu'Europe 1 a pu consulter, livre des éléments de réflexion sur toute une série de sujets, dont la fin de vie, la question de l’allongement de la durée légale de l’interruption volontaire de grossesse, qualifié de "violence à l’égard de la société", ou l’inclusion des personnes en situation de handicap. Mais pour l'évêque de Nanterre, il est clair que l'Eglise "ne doit pas s'impliquer dans le champs partisan". "En revanche, il y a un certain nombre de thématiques qui nous semblent importantes et nous avons hâte d'entendre les candidats nous dire où ils se situent."
"Donner des consignes de vote, serait pour nous l'église catholique, une manière de cléricaliser le débat politique et nous savons aujourd'hui que le cléricalisme n'a pas bonne presse", a encore insisté Monseigneur Matthieu Rougé. "Je pense que les fidèles catholiques sont des adultes pleinement responsables et qu'ils n'attendent pas des évêques qu'ils leur donnent des consignes, et elles n'auraient d'ailleurs aucune influence réelle. Mais nous pouvons contribuer à la qualité des débats en parlant des sujets de fond."