Ils ne s'adressent plus la parole, pourtant, Jean-Marie Le Pen va devoir financer la campagne pour la présidentielle de sa fille. En effet, aucune banque ne veut prêter au FN, et la solution pourrait venir du patriarche, que Marine Le Pen a elle-même exclu du parti.
Un prêt de 3 à 4 millions d'euros. Jean-Marie Le Pen va à nouveau mettre la main au portefeuille via son association la Cotelec, qui aurait formulé un prêt de trois à quatre millions d’euros cette année. Néanmoins, il ne s’agit pas d’un cadeau, encore moins d’une surprenante main tendue du père vers la fille. En vérité la Cotelec finance depuis trente ans les campagnes du FN, c’est sa vocation, son objet social. Jean-Marie Le Pen n’a donc pas vraiment le choix.
7 millions d'euros supplémentaires. Pourtant, cet argent ne suffira pas à financer les dix grands meetings régionaux inscrits au calendrier de la campagne frontiste. Marine Le Pen a donc demandé 7 millions d’euros aux banques françaises, mais aucune ne lui a répondu. La Société générale, qui en 2012 avait prêté plusieurs millions à la candidate, ne veut plus financer la moindre campagne électorale. Même frilosité du côté de la Banque postale. Le trésorier du FN tape donc à la porte de banques russes, britanniques et américaines, sans insistance néanmoins ; le parti cherche d’abord à se monter comme une victime du système en dénonçant l’attitude des banques françaises à son égard.
Vers un appel aux dons. "Un banquier, quand il prête [pour une campagne électorale, ndlr], il regarde deux choses : le résultat précédent et les sondages. Elle est très, très au-dessus des 5% [seuil de remboursement d'une partie des frais de campagne par l'Etat, ndlr], évidemment, donc il n’aura jamais aucun problème. Pour un banquier, ces opérations, c’est de l’argent bien et très facilement gagné, mais ils ont peur de répercussions politiques", avance auprès d'Europe 1 Wallerand de Saint-Just, le trésorier du parti. Si rien ne bouge, Marine Le Pen ira frapper à la porte de la Banque de France ou même du gouvernement pour protester. Néanmoins, rien ne les oblige à réagir. La solution pourrait donc venir d’un appel aux dons.