Cadres, aisés, jeunes de plus de 25 ans, salariés du public et du privé... L'électorat qui a porté Emmanuel Macron en tête du premier tour de l'élection présidentielle dimanche est assez varié. Celui de Marine Le Pen, arrivée en deuxième place, est plus marqué avec une majorité d'ouvriers mais aussi des 35-59 ans, comme le détaille une enquête Ipsos/Sopra Steria* réalisée la veille du premier tour et publiée dimanche.
Macron plaît aux cadres, Le Pen aux ouvriers.Le candidat d'En Marche! semble avoir convaincu les cadres qui ont voté pour lui à 33%, devant François Fillon (20%) et Jean-Luc Mélenchon (19%). Il arrive également en tête du vote des professions intermédiaires (26%), suivi par Jean-Luc Mélenchon (22%) et Marine Le Pen (19%).
En revanche, les ouvriers ont largement voté pour Marine Le Pen (37%), tout comme les employés (32%). Auprès de ces deux catégories professionnelles, la candidate du Front national est suivie par Jean-Luc Mélenchon qui a remporté 24% des suffrages des ouvriers et 22% de ceux des employés. Et c'est le candidat de La France insoumise qui séduit le plus les chômeurs (31%) contre 26% pour Marine Le Pen et 14% pour Emmanuel Macron.
Macron et Fillon, les candidats des plus aisés. Plus les revenus du foyer augmentent, plus les électeurs se dirigent vers Emmanuel Macron ou François Fillon et moins ils votent pour Marine Le Pen. Le candidat d'En Marche! n'a remporté que 14% des votes des foyers gagnant moins de 1.250 euros. La catégorie auprès de laquelle Marine Le Pen fait son plus gros score (32%) tout comme elle arrive en tête des votes des foyers dont les revenus sont entre 1.250 et 2.000 euros. Les votes accordés à Jean-Luc Mélenchon suivent la même courbe que celle des votes de Marine Le Pen (25% des foyers touchant moins de 1.250 euros et 23% de la catégorie suivante).
En revanche, Emmanuel Macron est en tête des foyers gagnant entre 2.000 et 3.000 euros (25%) et de ceux recevant plus de 3.000 euros (32%). Un vote qui a également bénéficié à François Fillon pour lequel respectivement 17% et 25% des personnes de cette catégorie interrogées ont voté.
Une base électorale très stable pour Marine Le Pen. Marine Le Pen a bénéficié de 85% des votes de ceux qui l'avaient déjà soutenue au premier tour de l'élection présidentielle de 2012. Quant aux électeurs de François Hollande, ils se partagent entre trois candidats. La quasi-majorité a choisi de voter pour Emmanuel Macron (47%), tandis qu'un quart a opté pour Jean-Luc Mélenchon (24%). Benoît Hamon n'a bénéficié que de 15% des voix de ceux qui avaient déjà voté pour le candidat socialiste en 2012.
À droite, les électeurs de Nicolas Sarkozy ont été 59% à voter pour François Fillon alors que 17% se sont tournés vers Emmanuel Macron et 14% vers Marine Le Pen. Il a néanmoins remporté les suffrages des trois-quarts des électeurs qui se déclarent sympathisants Les Républicains (77%).
Macron, le champion des urbains, Le Pen préférée à la campagne. Le candidat d'En Marche! a été préféré à Paris (29%), dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants et dans celles de 20.000 (24%) à 100.000 habitants (26%). Dans les plus petites villes et à la campagne en revanche, les habitants ont choisi Marine Le Pen. La candidate a remporté 23% des suffrages des ruraux et 25% de ceux des habitants des villes de moins de 20.000 habitants.
Quant à Jean-Luc Mélenchon et François Fillon, le cadre de vie de leurs électeurs ne semble pas avoir pesé sur leur choix puisqu'en fonction des catégories, ils oscillent entre 17 et 21% avec un pic à 25% pour François Fillon dans l'agglomération parisienne.
François Fillon, le candidat des plus de 70 ans. Le candidat des Républicains a su séduire 45% des électeurs de plus de 70 ans. Il arrive également en tête des votes des 60-69 ans. Quant à Marine Le Pen, elle a perdu sa suprématie sur l'électorat le plus jeune au profit de Jean-Luc Mélenchon. Trente pourcents des 18-24 ans ont voté pour le candidat de La France insoumise (seulement 21% pour Marine Le Pen). Et c'est Emmanuel Macron qui arrive en tête des votes des 25-34 ans (28% contre 24% pour Marine Le Pen). La candidate du FN arrive néanmoins en tête des 35-46 ans (29%) et des 50-59 ans (27%).
*Enquête réalisée par Ipsos/Sopra Steria du 19 au 22 avril auprès de 4 698 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.