Comme un air de déjà-vu. Emmanuel Macron (27,6%) et Marine Le Pen (23,4%) sont une nouvelle fois tous les deux qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle. Certains sondages pour le second tour, comme celui de l'Ifop, par exemple, prédisent un score très serré entre les deux candidats. 51% pour le chef de l'État et 49% pour la frontiste. Pendant les 15 prochains jours, les adversaires ne vont pas se faire de cadeaux.
La "vraie" campagne commence pour Macron
Le duel se jouera directement à la loyale, sur le terrain. Lundi, Emmanuel Macron est à Denain, dans le Nord, une ville où il n'est pas sorti en tête du premier tour. Mais justement, le président candidat veut arracher les voix sur les terres de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon pour parler de social, de pouvoir d'achat et essayer de montrer qu'une victoire de Marine Le Pen conduirait à la ruine des classes populaires.
Il sera demain à Strasbourg, un symbole pour jouer le match contre l'Europe des nations, chère à Marine Le Pen. Il fera un meeting d'entre-deux-tours en plein air à Marseille dimanche prochain, et peut-être deux, voire trois meetings de plus. Emmanuel Macron l'a répété hier soir : rien n'est joué. Plusieurs de ses proches expliquent qu'il va enfin faire campagne, que sa vraie campagne débute aujourd'hui.
L'électorat LFI, la clé du second tour
De son côté, Marine Le Pen va mobiliser toutes ses forces pour essayer de casser le front républicain qui essaye de mettre en place son rival. Montrer que ça ne marchera pas et surtout, afficher sa crédibilité pour gouverner. En allant sur le terrain le plus possible pour vanter son projet. Ce qui est intéressant, les deux candidats disent vouloir rassembler. Emmanuel Macron ratisse large de l'électorat de Valérie Pécresse à l'extrême gauche et de l'autre côté, Marine Le Pen devrait bénéficier d'un large report des 7% d'électeurs ayant soutenu Eric Zemmour, qui a appelé à voter pour elle hier soir, et aussi d'une partie des électeurs de Valérie Pécresse, de Nicolas Dupont-Aignan. Mais le plus important, ce sont les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
C'est clairement l'insoumis qui tient les clés du second tour. Et d'ailleurs, Emmanuel Macron comme Marine Le Pen partent à l'assaut des 7,6 millions de voix de Jean-Luc Mélenchon, une sorte de bulletin déterminant pour le second tour. Mais au-delà des consignes de vote de Jean-Luc Mélenchon, pour la majorité de ses électeurs, un vote Macron est impossible tant la haine est forte. Après avoir longtemps essuyé les critiques de ses détracteurs sur son programme économique réputé trop à gauche, Marine Le Pen veut désormais en faire un atout pour convaincre les mélenchonistes. Alors, ça a déjà commencé en jouant à fond son opposition à la retraite à 65 ans défendue par Emmanuel Macron.