Les mois sont désormais comptés avant l'élection présidentielle de 2022 en France. Et c'est le moment qu'a choisi l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, pour revenir dans la lumière. Ce dimanche soir, le maire du Havre, en Normandie, sera l'invité du journal de 20 heures de France 2. Jeudi, il avait déjà amorcé son retour médiatique dans l'hebdomadaire Le Point pour faire la promotion de son livre qui sort mercredi prochain 7 avril, Impressions et lignes claires. Édouard Philippe l'a écrit avec son ancien conseiller spécial devenu député européen, Gilles Boyer.
"L'assurance qu'il ne fera rien contre Macron, on ne l'a pas"
Quelles intentions faut-il prêter à l'ancien Premier ministre ? Difficile à dire, car ce dernier ne déclare rien à ce sujet et élude les questions sur son avenir. En tout cas, ses paroles sont scrutées de près au sein du monde politique et en particulier du côté de la macronie et de la droite, sans le dire vraiment. "Ici on travaille. Les intrigues, ce n'est pas notre sujet", balaie ainsi un conseiller de l'Élysée. Une manière de dire que du côté d'Emmanuel Macron, on gère la crise, pendant que d'autres profitent de leur liberté retrouvée… "Personne n'en parle", affirme ce conseiller.
L'ex-homme fort de Matignon suscite pourtant bon nombre d'interrogations dans les rangs des soutiens du chef de l'État. Surtout quand il dit "aimer être aux manettes". "L'assurance qu'il ne fera rien contre Macron, on ne l'a pas", lâche ainsi un cadre macroniste auprès d'Europe 1. Un autre, convaincu de la loyauté d'Edouard Philippe envers Emmanuel Macron, affirme au contraire que le premier "fait travailler la poutre pour le Président".
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"S'il n'est pas roi, il sera faiseur de roi"
La macronie n'est pas seule à être secouée par la sortie du silence d'Edouard Philippe. Du côté des Républicains, certains rêvent de le voir sauver la droite. Un maire espère ainsi que "s'il n'est pas roi, il sera faiseur de roi". Autant de petites phrases qui montrent bien que l'ancien Premier ministre joue les funambules, faisant entendre sa petite musique. Sans commettre l'irréparable vis-à-vis du chef de l'État, mais sans rien dire non plus qui ne fasse taire les spéculations…
Édouard Philippe peaufine en tout cas son personnage de droite, préoccupé par la dette. Un élu est formel : "Si l'occasion se présente, il veut être en situation." Le maire du Havre devra alors juger si sa popularité peut se concrétiser dans les intentions de vote.