La Manif pour tous ne donnera pas de consigne de vote pour la présidentielle, a indiqué dimanche sa présidente Ludovine de La Rochère au terme de l'université d'été du mouvement, qui fut en première ligne dans la lutte contre le mariage homosexuel.
Des déclarations "décevantes". "Nous ne devons pas nous laisser impressionner par les responsables politiques, sachons avoir de la mémoire et du courage. Pourquoi leur donner notre quitus quand ils balaient d'un revers de main nos revendications?", a-t-elle lancé devant plusieurs centaines de militants réunis tout le week-end à Etiolles, dans l'Essonne. Elle refuse également d'indiquer si elle ira personnellement voter à la primaire de la droite et du centre. "Je suis assez perplexe. Pour le moment, les déclarations des candidats sont assez décevantes", a-t-elle dit, alors que Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet ont notamment indiqué ne pas souhaiter revenir sur la loi Taubira.
"Promouvoir le mariage". Ludovine de La Rochère a cependant appelé "les familles de France à se mobiliser plus ardemment que jamais": "Les familles, si elles le veulent, elles peuvent faire élire le prochain président de la République". Mardi, le mouvement avait présenté une quarantaine de propositions pour "la famille et l'intérêt de l'enfant, parmi lesquelles "assurer le respect de l'intérêt supérieur de l'enfant", "recadrer la procréation médicalement assistée" ou "promouvoir le mariage" à travers les cours d'éducation civique à l'école. "Les hommes politiques comptent sur nos oublis, nos faiblesses, nos peurs", a-t-elle déploré lors de son discours de clôture, en considérant que son "rôle était d'aider les politiques à parler de ces thèmes de la famille".
Le mouvement, qui récuse tout essoufflement, a appelé à manifester à Paris le 16 octobre pour défendre la famille contre "les nouvelles offensives" du gouvernement. La dernière mobilisation, il y a deux ans, avait rassemblé entre 70.000 et 500.000 personnes. Selon un sondage Ifop paru mercredi, 62% des Français sont opposés à une abrogation de la loi Taubira qui a ouvert le mariage et l'adoption aux couples de même sexe en 2013.