Le Comité national de liaison des harkis a reçu samedi des représentants de candidats à l'élection présidentielle lui assurant qu'Emmanuel Macron (En marche !), Marine Le Pen (Front national) et François Fillon (Les Républicains) étaient prêts à rencontrer les harkis qui souhaitent discuter de la reconnaissance du "massacre des harkis" à l'issue de la guerre d'Algérie, et des réparations financières.
"C'est des promesses qu'on a déjà vues". "Des représentants de Macron, du Front national et de monsieur Fillon sont venus avec des messages d'engagement pour les réparations et ils sont prêts à nous rencontrer très rapidement avant le premier tour", a déclaré Boaza Gasmi, président de ce Comité national qui rassemble 150 présidents d'associations harkis. Marine Le Pen a même rappelé cet engagement dans un tweet dimanche.
En ce 19 mars, journée de deuil pour les harkis et pieds-noirs, j'ai une pensée affectueuse pour mes compatriotes meurtris. #NonAu19Mars MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 19 mars 2017
"Ça ne me satisfait pas. Tant qu'il n'y aura pas de négociations par les harkis avec les harkis et qu'il n'y aura pas des engagements officiels, ça ne me satisfait pas. C'est des promesses qu'on a déjà vues, qu'on a déjà entendues", a-t-il estimé, tout en reconnaissant une évolution, notamment avec François Hollande le 25 septembre 2016 qui a reconnu la responsabilité de la France dans "l'abandon" des harkis.
Un à 1,5 million d'électeurs. Ce Comité national de liaison des harkis, basé à Bias (Lot-et-Garonne) où était implanté l'un des plus grands camps d'accueil de harkis, avait invité tous les candidats à l'élection présidentielle à son colloque annuel à Agen. "La communauté harki, en tant que victimes de guerre, demande réparation", a martelé Boaza Gasmi, précisant que les harkis et leurs descendants représentaient un à 1,5 million d'électeurs.
Des Algériens recrutés par l'armée française. Les harkis sont des musulmans algériens recrutés comme auxiliaires de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962). Chargés de lutter contre les combattants indépendantistes du Front de libération nationale (FLN), ils tirent leur nom du terme utilisé pour leurs formations, "harka" ou "mouvement" en arabe. Quelque 200.000 d'entre eux ont été recrutés par l'armée française, pendant toute la durée du conflit.
Après les accords d'Evian le 18 mars 1962, 55.000 à 75.000 harkis, ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60.000 ont été admis en France. Les harkis et leurs descendants, logés dans des camps de fortune du sud de la France puis dans des cités, formeraient aujourd'hui une communauté de 500.000 personnes.