François Fillon tente d’éviter la polémique. Très affaibli par l’affaire de l’emploi présumé fictif de sa femme, il dévoile mardi, dans Le Parisien, un plan Santé revu et corrigé, arrondissant notamment les angles sur les points qui avaient fait polémique pendant la campagne de la primaire de la droite et du centre en novembre, tels que la remise en question de l’universalité de l’assurance santé et le déremboursement d’une partie des soins. C’est la première étape d’un adoucissement général de la campagne du candidat.
Un candidat contraint de revoir son image. François Fillon a pris conscience que le redressement dans la douleur est devenu invendable." Il est difficile de promettre du sang et des larmes, lorsque l’on est soi-même soupçonné de s’être servi", confie un membre de l’équipe de campagne. Cette semaine, le Sarthois va enchaîner les réunions et rendre des arbitrages pour amender son projet. François Fillon, jadis inflexible, est désormais à l’écoute.
Changer la forme pour tenter de préserver le fond. Alors que les sarkozystes réclamaient des mesures pour le pouvoir d’achat, François Fillon est prêt désormais à leur donner des gages. Même chose sur les déficits : la trajectoire sera moins ferme. Quant à l’épineuse question de la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, il n’est pas question de bouger, mais déjà le lexique n’est plus le même. Au lieu de parler de suppression, les candidats et ses soutiens devraient surtout mettre en avant les 98,5% des agents maintenus chaque année. Une question de forme, quand, sur le fond, rien ne change.
> LIRE AUSSI - Malaise général autour de la campagne de François Fillon
Reprendre la main. Ce Fillon light va essayer de se déployer la semaine prochaine sur le terrain, mais aussi dans les médias, et particulièrement dans la presse quotidienne régionale. L’ancien Premier ministre veut redevenir audible, avec un programme moins brutal, à condition que le calendrier judiciaire lui laisse un peu d’oxygène.