Le premier tour de l'élection présidentielle est dans deux semaines et certains sujets manquent au débat. La justice est l'un d'entre eux. Hormis quelques propositions éparses, la thématique n’est pas prise en main réellement par les candidats. Pour pallier le manque de débat, l'Ordre des avocats de Paris a débuté, ce lundi, une campagne d'affichage et la publication d'un manifeste du barreau de Paris afin d'interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur l’urgence de réformes pour la justice. À l'intérieur, dix propositions sont détaillées.
"Que proposez-vous pour rétablir la confiance dans la Justice et renforcer son efficacité ?"
Emmanuel Macron, Marine Le Pen et quatre autres candidats majeurs apparaissent, sur des photos montages, en costume d’époque, période de l'Ancien Régime. Ils sont habillés de velours et de dorures. Un slogan est affiché sur les photos : "La Justice n’est pas un privilège. Que proposez-vous pour rétablir la confiance dans la Justice et renforcer son efficacité ?"
Le manifeste émet plusieurs propositions à soumettre au débat public, à l'instar de : l'établissement d'un moratoire sur toute nouvelle réforme en matière de procédure civile (rendue hyper complexe par l’inflation normative au cours des quinze dernières années, au détriment des avocats, mais surtout des justiciables eux-mêmes), l'augmentation considérable des moyens humains et financiers nécessaires au fonctionnement de la justice ou encore le renforcement de la connaissance des dispositifs d'aide juridictionnelle pour les plus démunis.
"Il faut un vrai choc des moyens"
Selon Julie Couturier, bâtonnière de Paris, les candidats à l'élection ne se saisissent pas assez du sujet : "Peut-être que la justice gêne à certains égards, peut-être qu’aussi l’argent magique n’existe pas. Il faut un vrai choc des moyens, et une prise en compte beaucoup plus forte et beaucoup plus durable. La justice ne vivra pas sans moyens et sans idées."
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La bâtonnière de Paris en convient, les états généraux de la justice étaient un bon signal, mais, elle estime qu'il faudrait aller plus loin, réformer, simplifier et surtout augmenter encore le budget alloué à la justice. En cinq ans, 30% de budget en plus ont été attribués à la justice, mais la France reste encore loin derrière ses voisins européens.
D'après les derniers chiffres, seuls quatre euros sur 1.000 des dépenses publiques sont dédiés à la justice.