Il ne pourra y avoir de passation de pouvoir dimanche matin que si, et seulement si, le Conseil Constitutionnel valide les résultats du second tour de l'élection présidentielle. C'est l’un des rôles de cette institution. C'est donc une course contre la montre qui s'est engagée dans l'aile Montpensier du Palais-Royal où les équipes n'ont que quelques jours pour valider les résultats du vote, car dimanche matin, le mandat de François Hollande prendra officiellement fin. Et c'est mercredi à 17h30 que Laurent Fabius, le président du Conseil, proclamera les résultats définitifs.
Des délégués envoyés dans toute la France. Sous les toits mansardés du Conseil constitutionnel ce sont des centaines d'enveloppes kraft contenant les procès-verbaux de dépouillement de tous les bureaux de vote qui arrivent au fur et à mesure. 2.200 délégués, envoyés partout en France pendant le vote arrivent cette semaine avec leurs rapports sur le scrutin. "Je rentre de la Guadeloupe. Je viens d’y passer une semaine où j’ai tourné dans plusieurs dizaines de communes du département", explique l’un d’eux, croisé dans un couloir.
Peu d'irrégularités. Et souvent, ce sont les mêmes types d'incidents qui sont signalés par ces rapporteurs : un électeur qui n'est pas passé par l'isoloir alors que c'est obligatoire ou encore un nombre de bulletins de vote différent du nombre de signatures. Chaque cas passe devant les neuf Sages du Conseil constitutionnel. Mais a priori, pas de problème majeur, assure Laurent Fabius : "Dans l'ensemble, j'en faisais la remarque à mes collègues, il y a très peu d'irrégularités. Quand on fait le tour de l'ensemble des communes et qu'on a l'esprit de ce que c'est en terme d'organisation, il y a un respect tout à fait remarquable des règles".
Au premier tour de l'élection présidentielle, 4.691 votes ont été annulés. Les résultats du second tour doivent être inscrits sans faute au Journal officiel jeudi matin, sans quoi la passation de pouvoirs ne pourra pas avoir lieu.